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Titre La santé des travailleurs en Italie: acteurs et conflits. Une perspective historique
Auteur Carnevale Francesco, Causarano Pietro
Mir@bel Revue Revue française des Affaires sociales
Numéro no 2-3, 2008 Santé et travail
Rubrique / Thématique
Santé et travail
Page 185-204
Résumé L'article vise à présenter les principales étapes qui ont conduit, en Italie, à l'affirmation d'une conception moderne de la prévention dans le domaine du travail, de la santé et de la sécurité des ouvriers. Après le pionnier Bernardino Ramazzini, cette question tombe dans l'oubli, jusqu'au début du XXe siècle où apparaissent les premiers exemples d'une interaction positive (tout en étant d'une mise en œuvre difficile et limitée) entre une discipline scientifique en cours d'institutionnalisation et les dynamiques sociales. Parallèlement, face à une culture d'entreprise d'inspiration paternaliste longtemps dominante, qui a une attitude négative face à ces questions, des luttes ouvrières apparaissent avec une alternance de pics de tensions et de périodes d'inertie, pendant le fascisme notamment. Quant à l'État, il joue un rôle marginal de médiation administrative, sans stratégie sociale ni épidémiologique, jusque dans les années 1970. La vague des luttes ouvrières d'après 1968-1969 est l'occasion de l'expérimentation la plus originale et la plus importante d'une possible participation des travailleurs à l'élaboration de mesures de prévention. Pour la première fois, le cœur du conflit est l'entreprise, dont l'organisation du travail est contestée directement par les conseils d'usine et les ouvriers, lesquels refusent toute délégation aux spécialistes de la santé (mais pas leur collaboration) en matière de sécurité et de protection du milieu de travail. C'est à l'issue de cette période qu'est créé le Service national de santé italien (SSN).
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article aims to present the main steps that led to Italy's affirmation of a modern concept of prevention in the domain of workmen's labour, health and security. After the pioneer Bernardino Ramazzini, the matter was all but forgotten until the beginning of the 20th century when the first examples of positive interaction (although the implementation thereof was difficult and limited) between a scientific discipline in the process of being institutionalised and social dynamics were seen. At the same time, confronted with a business culture that had long been predominantly paternalistic and that had a negative attitude about these matters, the workmen's struggles appear with alternating peaks of tension and periods of inertia, notably during fascist times. The government played a marginal role as administrative mediator with neither a social nor an epidemiological strategy until the 1970s. The wave of workmen's struggles immediately following 1968-69 had the most original and greatest experimentation, thanks to which workmen were able to participate in the elaboration of preventative measures. For the first time, the company was at the heart of the conflict. The Factory Committees contested the way in which they organise work, as did the workers, who refused all delegations of healthcare specialists (but not their collaboration) as regards security and protection in the workplace. It was at the end of this period that the Italian National Health Service (SSN) was created.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFAS_082_0185