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Titre France : croissance précaire. Perspectives 2009-2010 pour l'économie française
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 111, octobre 2009 Dossier : perspectives 2009-2010
Rubrique / Thématique
Dossier : Perspectives 2009-2010
Page 173-237
Résumé Après quatre trimestres consécutifs de recul, le PIB français a retrouvé le chemin de la hausse au deuxième trimestre 2009 (0,3 %). Ce résultat n'est pas le seul signe d'une amélioration du climat économique. Depuis plusieurs mois, un certain nombre d'indicateurs la laissaient entrevoir : la croissance mondiale repart, les coûts de financement de l'économie se détendent, le moral des agents économiques privés s'améliore et, enfin, une « reprise par les stocks » de l'économie française semble s'amorcer.Mais ce rebond pourrait ne constituer qu'une parenthèse : au-delà de cet épisode technique, de nombreuses incertitudes demeurent, annihilant tout espoir de relais par la demande.La consommation des ménages sera contrainte par la faible progression du pouvoir d'achat due à l'arrêt de la désinflation, à la nette dégradation du marché du travail et à la disparition progressive des effets bénéfiques du plan de relance, notamment de la prime à la casse. Mise en place dans d'autres pays également, son arrêt privera aussi les exportations françaises d'un soutien de poids. Le crédit ne constituera pas non plus un relais efficace pour pérenniser la croissance : même si la crise financière ne dégénère pas en crise systémique ni même en credit crunch, son impact sur l'activité française sera primordial en 2009 et 2010. La lenteur de la normalisation du marché interbancaire, conjuguée à une hausse du risque de défaut, conforte les banques dans leur stratégie de durcissement des conditions d'accès au crédit. Cette stratégie adoptée dans un contexte de dégradation des profits, d'un surplus record de capacités de production et d'un fort endettement des entreprises devrait inciter ces dernières à freiner leurs investissements.Au total, l'économie française en 2009 devrait connaître sa plus profonde récession depuis la Grande Dépression des années 1930 (– 2,1 % en moyenne annuelle). Profitant d'un rebond technique, l'activité devrait croître de nouveau en 2010 (0,8 % en moyenne annuelle) mais à un rythme très faible, bien en deçà de son potentiel et par là insuffisant pour parler de reprise. Le retard de production accumulé depuis 2007 s'accentuera, provoquant une poursuite de la hausse du taux de chômage qui atteindra 9,5 % de la population active fin 2009 et 10,6 % fin 2010, contre 7,8 % fin 2008. De son côté, le déficit public devrait s'établir respectivement à 8,3 % du PIB et 8,7 % en 2009 et 2010, portant la dette de l'État à 77,1 % du PIB en 2009 et 84,3 % en 2010 contre 68,1 % en 2008.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Precarious Growth
The French economy has recently shown some signs of recovery after four consecutive quarters of decrease in growth. GDP ceased to decline in the second quarter of 2009 (0.3%) and positive growth would be confirmed in the second half of the year as world trade recently resumed, financial conditions have eased and economic sentiment indicators have strengthened. But growth would remain precarious in 2010. Internal demand would still be constrained by the continuous rise in unemployment and by the outstandingly low level of capacity utilization. The rebound of the car sales in Europe, which have boosted French exports, would come to an end since “scrapping bonus” adopted in several EU countries will progressively run out. With annual growth reaching 0.8% in 2010, output gap will widen and public finances will still deteriorate. JEL classification: F01.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_111_0173