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Titre Pour une histoire du carnet de santé de l'enfant : une affaire publique ou privée ?
Auteur Rollet Catherine
Mir@bel Revue Revue française des Affaires sociales
Numéro no 3, 2005 Varia
Rubrique / Thématique
Politiques sanitaires
Page 129-156
Résumé Au moment où le carnet de santé pour les enfants fait l'objet de réflexions, l'auteure souhaite montrer l'ancienneté de ce dispositif en France. L'idée remonte à la fin du Second Empire lorsqu'un médecin montpelliérain publie un livret destiné aux mères pour qu'elles prennent des notes sur la santé de leur enfant. Par ce moyen, ce médecin veut améliorer son diagnostic et le traitement des petits malades et, en même temps, instruire les mères. Le carnet, dont différents modèles voient le jour à partir des années 1880, reste un objet privé jusqu'à ce que les pouvoirs publics s'y intéressent : il est préconisé dans le décret-loi de 1935 mais ne devient obligatoire qu'avec des textes de 1942 et de 1945 sur la protection maternelle et infantile. À ce moment-là, le carnet cesse de relever de la sphère strictement privée puisque c'est le médecin qui y consigne ses observations et que les pouvoirs publics imposent un modèle unique. Plus tard seront associés les certificats de santé. L'étude de quelques carnets avant la seconde guerre mondiale montre que les parents, en fait les mères, en ont fait un usage très divers, quelquefois très loin de la seule visée sanitaire. Une brève esquisse de comparaison internationale indique que le carnet français se situe au carrefour de plusieurs objectifs : biographie de santé, éducation des parents, contrôle vaccinal, analyse épidémiologique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais At a time when the subject of children's health records is being reflected upon, the author wishes to show the seniority of this device in France. The idea goes back to the end of the Second Empire when a doctor in Montpellier published a booklet destined for mothers so they could take notes on their children's health. In this way, the doctor wanted to improve his diagnosis and treatment of young patients and educate their mothers at the same time.Many different models of this notebook would be made starting in 1880, and it would remain personal property until the public authorities took an interest in it: they advocated its use in the 1935 decree, but it wouldn't become mandatory until the laws on maternal and infantile protection were passed in 1942 and 1945. That is themoment when the notebooks ceased to be strictly part of the private sphere because doctors would write their observations in them and the public authorities imposed a specific model. Shortly thereafter, health certificates would be added to them. The study of several notebooks before WWII shows that parents, mothers, in fact, use them in different ways, sometimes far removed from just the intended health use. A short outline of international comparison indicates that the French health record is at the intersection of several objectives: a health biography, parental education, immunization records, and epidemiological analysis.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFAS_053_0129