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Titre La guerre coloniale du Bani-Volta, 1915-1916 (Burkina-Faso, Mali)
Auteur Patrick Royer
Mir@bel Revue Autrepart
Numéro no 26, 2003 Sociétés dans la guerre
Rubrique / Thématique
Sociétés dans la guerre
Page 35
Résumé En 1915, les habitants d'une vaste région, qui s'étend du fleuve Bani (Mali) à la boucle de la Volta (Burkina-Faso), déclarèrent la guerre au pouvoir colonial et s'engagèrent à ne déposer les armes qu'après le départ définitif des Européens. Malgré une disparité militaire apparemment insurmontable, les chefs de guerre promettaient la victoire en recourant à des arguments de différents ordres, parmi lesquels la protection de puissances tutélaires et l'allègement de la présence coloniale dès le début de la première guerre mondiale. Depuis la conquête de la région, presque vingt ans auparavant, la population avait adopté une attitude de consentement apparent qui n'était qu'une réponse temporaire à une nouvelle donne politique. Bien qu'inévitablement influencés par la vision coloniale, les chefs de guerre s'appuyaient sur une stratégie de réactivation d'alliances précoloniales. La tradition orale relate une guerre entre deux adversaires indépendants et non une rébellion contre une autorité suprême, une vue d'ailleurs partagée par quelques administrateurs coloniaux de l'époque. Les interprétations divergentes des belligérants sur la nature du conflit posent le problème de la guerre coloniale qui a pour postulat un rapport d'inégalité nié par les combattants anticoloniaux.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In 1915, the inhabitants of the vast region stretching from the Bani river (Mali) to the Volta river (Burkina-Faso) declared war on the colonial administration and vowed never to surrender arms until the last European had left the country. From the beginning of the First World War, the war-chiefs promised victory, despite the obvious military disadvantage, and called, inter alia, for protectorates guaranteed by the Great Powers and for a lighter colonial regime. During the twenty years since the region had been conquered, the population had adopted a policy of apparent acceptance which in fact was merely a temporary response to a new political situation. Although obviously influenced by colonial tradition, the war chiefs decided on a strategy of reviving pre-colonial alliances. Oral tradition tells of a war between two equal and independent adversaries, rather than of a rebellion against a superior authority: a view shared by several contemporary colonial administrators. The belligerents' inability to agree on – and indeed the anti-colonial forces' denial of – the unequal nature of the conflict renders the task of interpreting colonial war all the more difficult.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AUTR_026_0035