Contenu de l'article

Titre Paradoxes temporels dans le récit
Auteur Ryan Marie-Laure
Mir@bel Revue A contrario
Numéro no 13, 2010/1 La temporalité du récit : fiction, médias et histoire
Rubrique / Thématique
Articles : Partie I. Temporalités fictionnelles
Page 19-36
Résumé Notre conception intuitive du temps comprend trois postulats fondamentaux : (1) le temps coule dans une direction fixe ; (2) les causes précèdent toujours les effets ; (3) il est impossible de changer le passé. Cet article discute trois récits qui créent des visions alternatives du temps en violant l'un ou l'autre de ces principes et examine les conséquences de ces violations pour l'idée de narrativité. les exemples sont : Counter-Clock World (À Rebrousse-temps) de Philip K. Dick pour le principe (1) ; The White Hotel de D. M. Thomas pour le principe (2), et La moustache d'Emmanuel Carrère pour le principe (3). Prenant position contre les logiciens qui pensent qu'une seule contradiction dans un système conduit à son effondrement complet, je propose que les paradoxes temporels n'empêchent pas la construction par le lecteur d'un monde fictionnel : comme les trous dans un fromage suisse, ils n'existent comme trous que dans la mesure où ils sont entourés par une solide texture d'événements rationnels.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Our intuitive notion of time comprises three fundamental beliefs : (1) time flows in a fixed direction ; (2) causes always precede their effects and (3) the past is written once for all. This article examines narratives that create alternative visions of time through the violation of one or the other of these principles, focusing on the consequences of the violations for narrativity. The denial of (1) is illustrated by Philip K. Dick's Counter-Clock World ; the denial of (2) by D. M. Thomas' The White Hotel, and the denial of (3) by Emmanuel Carrère's La moustache. Against logicians who claim that a single contradiction in a system results in the destruction of the entire system, I argue that temporal paradoxes do not completely block the construction of a fictional world, but rather, invite the reader to imagine a « Swiss cheese » world in which contradictions occupy well-delimited holes of irrationality surrounded by solid areas about which the reader remains able to make logical inferences.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ACO_101_0019