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Titre Recherche scientifique et humanisme
Auteur Michèle Saint Marc
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro Vol. 6, 1, 1975
Rubrique / Thématique
Articles
Page 199-205
Résumé Après un rappel des définitions de la science, l'auteur insiste sur les caractères de la Recherche Scientifique qui en font toute la difficulté et aussi tout l'intérêt. Le marginalisme de la Recherche par rapport à la Science officielle résulte de la mise en contestation tactique des principes apparemment les plus assis de la Science officielle dans le but de mieux approcher la vérité. Il en résulte de nombreuses difficultés. Tout d'abord au niveau des personnes, le chercheur étant le vérificateur parfois dénonciateur des théories admises par tous, sa situation n'est pas confortable. Ennemi de ceux qu'il dénonce, peu entouré car seul avec son équipe dans la voie vers une «vérité plus vraie», il est un homme intellectuellement souvent isolé. Il doit cependant avoir le courage de s'auto-critiquer et de s'auto-réformer. Sur le plan financier, le chercheur est aussi dépendant qu'il est isolé sur le plan intellectuel. L'expérimentation de ses théories, la publication de ses résultats sous son propre nom, dépendent souvent de ceux mêmes qu'il conteste intellectuellement. En effet, mis à part le secteur privé où ce sont les perspectives de profit qui servent de critère de financement, les commissions qui distribuent le financement des recherches et statuent sur la carrière des chercheurs, sont composées, à part quelques représentants des chercheurs, de représentants de la science officielle. Ces problèmes sont communs à tous les pays, collectivistes ou capitalistes. Partout, le chercheur doit pour faire progresser la science, lutter contre lui-même pour éviter l'autosatisfaction et contre le conservatisme naturel officiel. De grande rigueur intellectuelle, courageux pour s'imposer, scrupuleux, inventif, le chercheur est un travailleur d'élite. L'auteur cherche ensuite à dépasser le clivage classique entre sciences exactes et sciences humaines qui ferait des secondes un produit de luxe subalterne. L'essor actuel des sciences humaines est, au contraire, le signe d'une promotion de la personne humaine bien utile dans des sociétés qui s'interrogent sur la finalité de la croissance économique.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Scientific Research and Humanism. After defining the term «science» the author sets forth the «characteristics» of scientific research. To her mind, marginal research as opposed to official research results from concerted disagreement with the most accepted tenets of official research in an effort to get to the facts. Inevitably, countless difficulties arise. At the personal level, the researcher, as the verifier and often the defector from generally accepted theories, is in an uncomfortable situation. Enemy of those whose theories he condemns, he is often isolated intellectually in his quest for truer truth. He must, therefore have the capacity of self-improvement and self-criticism. Financially the researcher is as helpless as on the intellectual plane. Putting his theories to experiment, publishing his findings, he often depends on the goodwill of those he criticizes. Apart from research in the private sector where effectiveness serves as the criterion for financing, the commissions and other organisms responsible for attributing grants and which have the last word concerning his future are most often, adamant adherents to the canons of officialdom. This situation exists to varying degrees in both capitalist and collectivist societies. In the cause of science, the researcher must thence war with hinself to escape the evils of self-contentment and official conservatism. With rigorous intellectual objectivity, invention and the courage of this convictions he is, in short, a «travailleur d'éliteA In the author's opinion, the rift between exact and human sciences must be bridged, otherwise, the human scientist becomes a sort of gilted under-dog. Today's ever-growing interest in the human sciences proves that the case of the individual in society is a major determinant of economic growth.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1975_num_6_1_1950