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Titre Réorganisations administratives ou réformes du système
Auteur Eugène Zaleski
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro Vol. 6, 1, 1975
Rubrique / Thématique
Les réformes économiques en Europe de l'Est
Page 51-61
Résumé Le terme «réforme» est équivoque. Il peut signifier n'importe quel changement introduit par les autorités ou des changements substantiels mettant en cause le système. Marie Lavigne opte pour le premier terme, tout en décrivant surtout les essais des réformes profondes du système. Les préférences pour un système de planification administrative perfectionné, amènent Marie Lavigne à considérer la concentration des pouvoirs au sein des unions et grandes organisations en U.R.S.S., en Pologne et en Allemagne de l'Est comme une relance de la réforme. Elle critique cependant le même phénomène en Hongrie qui pratique une planification basée sur le marché et estime que leur survie est due aux contrôles. Mais il s'agit de contrôles fiscaux et de l'emploi d'instruments économiques. On peut donc influencer l'activité des entreprises sans recourir aux ordres administratifs impératifs. Marie Lavigne adopte le même raisonnement au sujet de l'inflation dans les pays de l'Est. Les pays à planification administrative ? U.R.S.S., Pologne, Allemagne de l'Est ? arrivent par la force même du système à contenir l'inflation. La Hongrie ne le fait qu'en adoptant des contrôles directs. Les succès des pays à planification administrative dans le freinage de l'inflation ne sont cependant que relatifs, mais le baromètre utilisé par Marie Lavigne, l'indice officiel des prix n'est pas concluant. Quant à la Hongrie, dans ce domaine aussi, le contrôle se fait avec des instruments économiques, ce qui prouve que le socialisme de marché est viable. Marie Lavigne estime aussi que le souci d'efficience doit inévitablement réduire l'autonomie de l'entreprise et le souci de justice doit restreindre l'effet de la motivation du profit. Le profit ne devrait donc pas être un véritable moteur de l'économie socialiste. Dans la mesure où elle se place dans l'optique d'une planification administrative, Marie Lavigne n'a pas de difficulté à démontrer les insuffisances du profit. Mais la solution qu'elle propose ? une identification par «ambition socialiste» des chefs d'entreprise avec l'ensemble de la société est utopique. C'est un mélange du bâton et de la carotte qui fait marcher les gens. La nécessité d'admettre le profit comme un des critères importants de succès a d'ailleurs été reconnue officiellement dans tous les pays de l'Est et les limitations qui sont apportées à ce critère en Hongrie ne mettent pas en cause son utilité, et encore moins le socialisme de marché.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Economie Reforms versus Reorganization of Centralized Management. The term «reform» being equivocal, it can signify changes brought about through the use of administrative power or fundamental ones which modify the system itself. The former approach is favored by Marie Lavigne, although she also discusses some of the attemps made to modify the system. The author's preference for improving central planning brings her to a favorable evaluation of the concentration of power in the USSR, Poland and the G.D.R. as a means of revitalizing the Economic Reforms and to criticism of the market techniques employed in Hungary. Eugène Zaleski differs with Marie Lavigne on this point and believes that the "Hungarian experiment proves in itself that firms' activities can be controlled through the use of fiscal and other economic instruments without the intervention of central power. Marie Lavigne adopts the same reasoning with regard to inflation in the East European countries. The Soviet Union, Poland and the G.D.R. attempt to contain inflation through imperative central planning while Hungary uses market controls. The success with which inflation is checked in these countries is only relative, but Marie Lavigne's use of the official price index as a success indicator is hardly conclusive in the reporter's opinion. On the contrary, Hungary in its attempt to curb inflation through the use of economic mechanisms confirms the viability of market socialism. In the socialist context, the aim for efficiency should reduce the firm's autonomy and the aim for justice should restrain the profit motivation according to Marie Lavigne. Profit should not, therefore be the dynamic force of a socialist economy. From the administration's point of view, Marie Lavigne has little difficulty pointing out the insufficiencies of profit, but the solution she proposes ? management's identification with «socialist ambition» and with society at large ? is utopie. Profit has, moreover, been officially recognized in the East as one of the chief success indicators and the limitations placed on it as an indicator in Hungary, in no way refute its utility or that of market socialism.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1975_num_6_1_1942