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Titre Autogestion et cogestion (esquisse d'une étude comparative et bibliographique)
Auteur Joseph Fisera
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro Vol. 6, 2, 1975
Rubrique / Thématique
Note
Page 219-230
Résumé L'auteur prend pour référence des résultats de ses études sur les mouvements coopératifs et autogestionnaires sur le terrain en Europe centrale, orientale et en Espagne d'avant-guerre de même que les observations qu'il a pu faire en participant à des stages et des enquêtes sociologiques en Yougoslavie, Bulgarie, Tchécoslovaquie, Pologne, Italie, Allemagne, Autriche, Belgique, Israël et France. Il s'efforce de faire ressortir l'importance de la conscience et de la mémoire collective de ces nombreux groupes de populations qui aspirent à une participation vraie et directe à la gestion de leurs propres affaires, attendent de les diriger si possible seuls accélérant ainsi leur propre intégration sociale et politique. L'inventaire provisoire de ces expériences conduit à bien distinguer les modèles théoriques des cas ayant existé ou se maintenant, survivant sous une forme de cogestion avec l'Etat, socialiste ou libéral. Les réflexions présentées sont guidées par la recherche de nouveaux éclairages pour faciliter la compréhension et l'explication des deux « dilemmes » éternels, voire des postulats : 1. L'autogestion, l'idée des conseils ouvriers, n'a pas été extraite des archives idéologiques par quelques théoriciens des principes de la Commune de Paris ou des régimes politiques modernes, ni transplantée de la Yougoslavie ensoleillée. Elle revit où elle existait et existe : dans la conscience de ceux qui travaillent. Comment expliquer également que, malgré certains déboires, ces mêmes idées d'autogestion, spectres ou épouvantails pour certains, même pour la bureaucratie syndicale ou étatique, reviennent toujours avec plus de force : pendant les périodes de libéralisation ou de grandes tensions sociales, reprenant chaque fois l'idée d'autogestion à leur compte, les salariés en exigent la réalisation et le développement. 2. Quelle série de réponses nous réservent les modèles d'intéressement et d'intégration des salariés dans le contexte développé à l'intérieur des Etats, où le secteur industriel est dominant depuis longtemps : les tendances à la cogestion et à l'autogestion de l'expérience tchécoslovaque d'une part, les modèles proposés et les expériences réformistes tentées en Occident, en Europe de Nord et en Israël, voire un courant puissant sur le plan de la promotion accélérée, sociale et culturelle aux Etats-Unis d'autre part. Ces réalités apparemment irréelles (la conscience, les traditions), les modèles proposés (constructions juridiques ou autres) et les différents cas, malgré tous leurs avantages et aléas, constituent-ils un progrès dans le cheminement de l'utopie et de l'héroïque vers le rationnel ? Ou confirment-ils l'explication, aussi partielle et incomplète qu'elle pourrait le paraître, que l'autogestion ne peut pas exister sans éducation préalable, parallèle, permanente, généralisée et accélérée ?
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Self-Management and Co-Administration (A Comparative and Bibliographical Study). Basing his observations on extensive studies made in various european countries, Mr. FiSera considers that the collective conscience is the most important factor in self-management and participation in decision-making, and that this form of participation accelerates social and political integration. Theoretical models of self-management existing within both the socialist and the democratic states, the author attempts to present the material in a new light through his insistence on the homogenecity of the nature of true self-management, the fact that it originates in the collective conscience and by questioning the adaptability of synthetic models which not only do not stem from the collective conscience but are imposed upon it. Regarding the genesis of self- management, the idea of the work committee, etc., the author states that it is not an ideology subscribed to by theoreticians of the Paris Commune or by modern political regimes, nor is it transplanted from Yugoslavia. It exists and has existed in the collective conscience of the workers for centuries. What solutions can be expected from models of self-management based on benefits and salary integration in the developed industrial context, where management has played the dominating role over a long period of time, or other models which do not draw from the cultural heritage? Mr. FiSera's conclusion suggests that the reality of self-management lies in permanent, generalized and parallel preparation.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1975_num_6_2_1972