Titre | Taux de change, prix extérieurs et efficacité du commerce extérieur hongrois depuis 1968. Marge de manœuvre de la politique économique hongroise | |
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Auteur | Agota Dezsenyi-Gueullette | |
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest | |
Numéro | Vol. 10, 4, 1979 | |
Rubrique / Thématique | L'évolution du commerce Est-Ouest et ses perspectives. IV. La convertibilité, le problème des prix et du pouvoir d'achat |
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Page | 277-321 | |
Résumé |
Les mesures d'austérité promulguées par le Gouvernement hongrois en décembre 1978 laissent entrevoir la dépendance de l'économie hongroise vis-à-vis du contexte politico-économique international et l'etroitesse de la marge de manœuvre dont dispose la Hongrie pour se défendre face aux perturbations provenant de l'extérieur.
Mais la dépendance de l'extérieur est une notion quasi-subjective, car les jalons conventionnels pour marquer l'influence du commerce extérieur dans la conjoncture économique du pays font ressortir des résultats substantiellement divergents. Selon les différents taux de change appliqués au commerce avec les différentes zones (zone rouble et zone dollar), puis confrontés aux agrégats couramment usités de l'équilibre des balances commerciales, l'endettement ou le déséquilibre commercial prennent des aspects très variés.
Pour saisir la portée réelle du commerce extérieur hongrois dans la conjoncture économique actuelle du pays, deux types d'approche ont été tentés. Première approche : l'analyse essaie de mettre en évidence les principales raisons économiques et commerciales qui déterminent au niveau de la macro-économie la sphère d'influence des régulateurs économiques indirects (tels que : système des taux de change, tarifs douaniers et système de subventions) et des instruments économiques directs (accords commerciaux interétatiques, contingents, licences d'exportation, etc.), puis, la politique en matière des taux de change est examinée telle que la Hongrie la pratique avec les pays de la « zone dollar » et avec la zone commerciale du rouble transférable.
Deuxième approche : l'analyse est centrée sur la micro-économie ; grâce au taux de change moyen, le volume d'exportation estimé nécessaire au niveau macro-économique semble profitable aux entreprises. Mais le système de douane, le système des subventions et des investissements fortement centralisés, etc. font que les entreprises se sentent dans une position financière sûre et confortable. L'efficacité réelle des activités d'entreprise liées au commerce extérieur n'étant pas jaugée suivant le revenu monétaire, le rôle d'orientation des taux de change en est fortement diminué.
Les réévaluations du forint « en fonction » des changements des prix extérieurs ont été effectuées par un jeu subtil de répartition des subventions entre les exportations et les importations, sans qu'un effort réel soit fait pour relier les prix intérieurs aux prix extérieurs. En y ajoutant toutes les exceptions et toutes exemptions en vigueur, on peut dire qu'il existe autant de traitements particuliers qu'il y a d'entreprises ; ce qui n'est pas très loin de l'ancien système de péréquation des prix (Preisausgleich). En tout cas, l'entreprise hongroise semble bien protégée contre toutes modifications de l'environnement extérieur, tandis que la balance des paiements du pays devient de plus en plus déficitaire.
Il semble en conclusion qu'aucune amélioration notable et durable ne puisse être obtenue sans une réforme profonde de la régulation du commerce extérieur, sur la base préalable d'une réforme nécessaire et adéquate du système des prix. Cette solution, déjà prévue par la réforme de 1968, a été maintes fois différée. Le retard et les différentes formes de tergiversation peuvent être plus néfastes pour le pays largement ouvert vers l'extérieur à travers son commerce, que les inconvénients socio-économiques immédiats provoqués par une confrontation brusque de l'économie nationale avec le monde extérieur. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Exchange Rates, External Prices and the Effectiveness of Hungary's Foreign Trade Since 1968. What Room for Manœuvre in Hungary's Economic Policy?
The austerity measures promulgated by the Hungarian government in December 1978 show clearly the dependence of the Hungarian economy on the international political and economic situation, and how small is the room for manœuvre for Hungary in the face of external shocks.
However, the notion of dependence is a partially subjective one, and the conventional measures of the influence of foreign trade on the internal economic situation produce widely divergent results. Thus the level of indebtedness and the balance of payments deficit look different according to the exchange rates applied to trade with different currency zones (rouble, dollar, etc.), if these are related to national economic aggregates.
There are two possible ways of assessing the effective influence of Hungarian foreign trade on the internal economic situation. The first concentrates attention on the economic and commercial links which, at the macro-economic level, determine the influence of indirect economic regulators (e.g. customs duties, exchange rates, subsidies), and direct economic instruments (interstate trade agreements, quotas, export licences, etc.). The exchange rate policy practiced by Hungary is then examined, with "dollar-zone" countries and with the transferable rouble area.
The second approach concentrates on the micro-economic aspects. The volume of exports considered necessary at the macro-economic level should be profitable to enterprises. However, the variation in customs duties, the system of subsidies and of the largely centralized investment financing make the position of the enterprises both comfortable and secure. Since the real effectiveness of the enterprises' relations with foreign countries is not reflected in these enterprises' monetary revenues, the role of exchange rates is substantially reduced.
The revaluations of the forint, supposedly related to changes in foreign prices, have taken the form of a complex and subtle redistribution of subsidies between exports and imports, without any serious attempt to link internal and external prices. If one also takes into account all the various exceptions and exemptions, one could say that there are as many special cases as there are enterprises, which is not so very different from the old system of "price equalization" (Preisausgleich). Anyhow, the Hungarian enterprise seems well protected against all changes in the external environment, while the balance of payments shows an ever larger deficit.
In conclusion, no real improvement is possible without a fundamental reform of the control over foreign trade, based on a necessary and sufficient price reform. This was provided for in the reform of 1968, and repeatedly postponed. These delays and hesitations can have unfortunate consequences for a country so dependent on international trade, more unfortunate indeed than the social-economic consequences of boldly facing up to the problems of linking the national economy with the outside world. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1979_num_10_4_2264 |