Contenu du sommaire
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest |
---|---|
Numéro | Vol. 10, 4, 1979 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
L'évolution du commerce Est-Ouest et ses perspectives.
- Introduction - Roland Granier p. 7
- Présentation - Henri Dunajewski p. 9-10
I. L'incidence du transfert de technologie et de l'endettement sur la croissance et les gains économiques
- Les importations de capitaux et d'équipements et la croissance dans les pays socialistes - Kazimierz Laski p. 13-28 L'article est consacré à la raison d'être économique et aux conséquences possibles de l'endettement croissant des pays socialistes face à l'Occident. Dans la section II, on développe un cadre général d'analyse. Dans les pays socialistes, l'offre agrégée constitue un facteur limitatif de l'expansion économique. Dans ce contexte, les importations de capital accélèrent la croissance. D'autre part, les exportations de capital facilitent l'expansion des pays capitalistes développés quand une demande agrégée inadéquate est le facteur limitatif. Dans la section III, on analyse l'influence de la technologie et du know-how occidentaux sur le niveau et le rythme d'accroissement de la productivité du travail. Elle est dérivée en procédant à une saturation du stock de capital par la technologie importée. Dans la section IV, on compare deux variantes de croissance : sans et avec des crédits étrangers. Dans la phase A, l'endettement augmente, dans la phase B la dette créée est remboursée. La variante incluant des crédits étrangers assure un niveau supérieur de consommation au cours de la phase A et après la fin de la phase B, tandis que pendant la phase B le résultat est indéterminé. La section V concerne les difficultés dont la stratégie d'importation de capital doit tenir compte. La première est liée à la mesure limitée où un pays peut accroître son endettement. Ensuite, se pose le problème de la transformation de la technologie importée en capacités d'exportation vers l'Ouest. Troisièmement, la situation de l'emploi dans les pays occidentaux peut être négativement influencée par les surplus d'importation durant la phase de remboursement des crédits. Il peut ainsi se produire qu'à long terme, les importations de capital provoquent une nouvelle aggravation des difficultés des pays socialistes dans leurs échanges avec l'Occident.Capital and Equipment Imports and Growth' in Socialist Countries. The paper deals with the economic rationale and possible consequences of the growing western indebtedness of the socialist countries. In Section II a general framework of analysis is developed. In socialist countries the aggregate supply constitutes the limiting factor of economic expansion. Under this condition capital imports do accelerate growth. On the other hand, capital exports facilitate expansion of developed capitalist countries when inadequate aggregate demand is the limiting factor. In Section III the influence of western technology and know-how upon the level and the rate of growth of labour productivity is analysed. It is derived from the process of saturating the capital stock with imported technology. In Section IV two variants of growth are compared: without and with foreign credits. In phase A the indebtedness increases, in phase B the incurred debt is paid off. The variant with foreign credits assures a higher level of consumption during phase A and after phase B is over, while during phase B the outcome is indeterminate. Section V deals with the difficulties which the strategy of capital imports must take account of. The first one is related to a limit to which a country can increase her indebtedness. Secondly there is the problem of transforming the imported technology into the capacity to export to the West. Thirdly, the employment situation of western countries can be negatively influenced by import surpluses during the phase of repayment of credits. It can thus happen that in the long run capital imports lead to further aggravation of the difficulties in the western trade of the socialist countries.
- Commerce Est-Ouest : une estimation des possibilités et des gains - Andrzej Brzeski p. 29-49 Le potentiel commercial de l'Union Soviétique et des six pays européens du Comecon est estimé ici pour 1990. On obtient ces projections en extrapolant une relation empirique entre les exportations et les importations totales d'une part et le produit national brut et la population (une approximation pour la « taille ») d'autre part. Sur la base des chiffres ainsi obtenus en ce qui concerne les échanges, les gains possibles sont évalués.East-West Trade: An Estimate of Potential and Gains. The trade potential of the Soviet Union and the six European Comecon countries is estimated for 1990. The projections are obtained by extrapolating an empirical relationship between export and import totals on one side, and gross national product and population (a proxy for scale) on the other. On the basis of thus projected trade figures plausible gains are assessed.
- Le nouveau rôle des transferts de technologie dans la vie économique hongroise - Gerd Biro p. 51-56 La situation actuelle de l'économie mondiale a donné une impulsion nouvelle aux transferts de technologie. A cet égard, il faudrait entre autres prendre en considération que la hausse des prix des matières premières et des énergies primaires hâte considérablement les changements structurels dans la production et la technologie. De même, certains pays en voie de développement sont désormais capables de financer leurs besoins et représentent, en s'efforçant de rattraper leur retard, un facteur dynamique de la demande en ce domaine. Dans ce cadre global, l'auteur analyse plus spécifiquement la politique de la Hongrie en matière de transfert de technologie sous ses diverses formes (achat de licences étrangères, création de sociétés mixtes, etc. et ventes par la Hongrie de sa propre technologie, notamment aux pays en voie de développement).The New Role of Technology Transfers in Hungarian Economie Activity. The present international situation has given new impetus to the transfer of technology. A noteworthy fact is that the rise in the prices of raw materials and energy considerably accelerates structural changes in production and technology. Certain developing countries are henceforth in a position to finance their needs and their determination of bridge the economic gap constitutes a dynamic factor in the demand for technology. Within this general framework, the author analyses Hungarian policy related to the different aspects of technology transfer (the purchase of foreign licences, the creation of mixed firms, etc.) as well as the sale of Hungarian technology namely to developing countries.
- Transferts de technologie, endettement et perspectives du commerce Est-Ouest - Eugène Zaleski p. 57-68 L'expansion considérable du commerce Est-Ouest intervenue au cours de la première moitié des années 1970 a été rendue possible par l'offre d'abondants crédits occidentaux. Mais elle traduit aussi les besoins considérables des pays de l'Est en technologie occidentale et en capitaux destinés à leur développement. Cette expansion a cependant fait naître un énorme endettement qui a tendance à croître ces dernières années, malgré les efforts des pays de l'Est pour réduire le déficit de leurs balances commerciales. La dette dont le niveau a depuis longtemps dépassé les limites d'un endettement jugé « sain » est considérée cependant comme « acceptable > par les hommes d'affaires occidentaux qui comptent, en partie au moins, sur l'Union Soviétique pour renflouer les ressources de ses partenaires du CAEM en difficulté. Devant l'ampleur du déficit à prévoir pour les années 1980, certains auteurs s'interrogent sur l'attitude possible des Occidentaux face à un éventuel défaut de paiement de certains pays de l'Est. Ils prévoient une attitude fortement influencée par des considérations de politique extérieure (ne pas renforcer la dépendance des pays du CAEM envers PU.R.S.S.) et de politique intérieure (soutenir leurs banques et entreprises en difficulté, même celles ne bénéficiant pas de garanties officielles de crédit). Un contingentement des crédits accordés à l'Est pourrait être appliqué, de même qu'un plan prévoyant des achats massifs et exceptionnels pour éponger, partiellement au moins, la dette difficilement recouvrable. C'est l'attitude des pays de l'Est qui sera cependant déterminante dans les années à venir. La réduction actuelle du déficit de leurs balances commerciales et la pression pour la conclusion d'accords de compensation et de contre-achats ne constituent que des remèdes partiels. Ils seront acculés au choix : se replier vers l'isolement économique au sein de la zone du CAEM ou s'ouvrir davantage à une division internationale du travail. Les défauts de la planification administrative et les besoins aigus en technologie et en capital pourraient les obliger à choisir la seconde solution, à moins que les Occidentaux n'offrent à nouveau des crédits abondants et bon marché, ce qui ne ferait que reporter l'échéance.Technology Transfer, Indebtedness and East-West Trade Perspectives. The considerable expansion of East-West trade in the first half of the Seventies was due to abundant credit facilities from the West. Moreover it spells out the significant need in the Eastern countries for Western technology along with the capital to implement it. In addition this expansion has incurred extensive indebtedness which has been increasing over the past years, despite efforts on the part of the Eastern countries to reduce their deficient trade balances. Although indebtedness has long since exceeded the "sound" level, it is considered "acceptable" by Western businessmen who are counting on the Soviet Union to augment the financial resources of their CMEA partners in difficulty. In the face of the enormity of the deficit predicted for the Eighties, questions arise concerning the possible attitude of the Western countries in the event of default of payments by certain Eastern countries. Many specialists claim that the approach to such a problem would be strongly influenced both by foreign policy (not to reinforce the CMEA countries' dependence on the USSR) and home policy (to uphold the banks and firms in difficulty, including those who do not benefit from official credit warranty. Stipulations could be attached to the credit granted to the Eastern countries and a plan for exceptional purchases could be applied to level off and at least partially cover the debt. The determining factor in the years to come will be the attitude of the Eastern countries. The present reduction of trade deficits, the pressure to conclude compensation agreements and engage in counter-purchases are only stop-gap measures. They will be forced to choose between economic isolation within the CMEA and a larger opening toward the international division of labor. The drawbacks of administrative planning together with the acute need of technology and capital could oblige them to choose the second alternative, unless the Western countries once again offer abundant credit at low interest which would only put off the final reckoning.
- Commentaire - Philip Hanson p. 69-72
- Les importations de capitaux et d'équipements et la croissance dans les pays socialistes - Kazimierz Laski p. 13-28
II. La coopération internationale est-ouest et l'évolution de ses structures
- Firmes transnationales, problèmes de coopération économique internationale et déséquilibre actuel du système des échanges et des paiements internationaux - Jean Weiller p. 75-89 Rappel des conditions d'échange historiquement vérifiées des pays de l'Ouest au cours et au lendemain de crises graves ou de conflits mondiaux (de très nombreuses années au xx* siècle). Au moment des reprises, la marche vers de plus libres échanges {freer trade) mais des situations très loin des schémas ou modèles classiques de libre-échange réalisé, auxquels nous tenons d'ailleurs à nous référer. La distance est alors certainement moins grande, du point de vue du jeu des négociations internationales et des possibilités de simple coopération entre les conditions réelles de départ quant aux structures d'échange que lors de la confrontation entre types idéaux. Analyse pour les pays occidentaux d'abord du processus d'internationalisation et d'intégration transnationale, transformation des caractères d'une expansion internationale des capitaux, qui s'éloignent de plus en plus de nos schémas antérieurs concernant les flux majeurs d'investissements du début du siècle (ajustement entre flux financiers et flux réels). Ne pas seulement envisager l'importance de la coopération industrielle telle qu'elle est pratiquée dans les relations avec les pays de l'Est mais aussi et surtout ses modalités d'intervention et d'impulsion ou des contrôles nécessaires, les situations réelles Sx et S2 et non idéales S*t et S*2. Mais surtout, ne peut-on éviter le blocage tant redouté grâce à une très larg'e multilatéralisation faisant intervenir le développement nécessaire des échanges des uns et des autres avec le « tiers-monde » (à ne pas envisager, d'ailleurs, en bloc) ? En dépit des conjectures sur les dangers de tout « contact perturbateur » ou sur l'approfondissement de la crise du capitalisme, on s'interrogera sur les comptabilités entre les exigences respectives des firmes et des Etats, sur l'endettement et les conditions des flux de retour prévisibles ainsi que sur l'infléchissement de la tradition planificatrice, de ses objectifs et extrapolations, voire de la division classique en deux grands secteurs, etc. La restructuration des échanges par groupes de produits compte autant que la multilatéralisation par groupes de pays si l'on veut éviter que les préférences nationales de structure (à respecter) n'entraînent de nouveaux blocages dans le développement des échanges Est-Ouest si difficiles à obtenir.Trans-national Firms, the Problems of International Economic Cooperation and the Present-day Imbalance in International Exchange and Payments. A recapitulation is made of the conditions of exchange in Western countries during and after grave crises or world events (confirmed by History and covering much of the 20th Century). In periods of economic growth, markets have tended toward freer trade but the author emphasizes that these situations have often been at variance with traditional models of free exchange. He considers that from the point of view of the interplay of international négociations and the possibilities for simple cooperation, there is not at the outset, as great a distance between the real conditions of exchange, as far as structures are concerned, as there is when there is a confrontation between ideal types. First he analyses the process of internationalization and trans-national integration in the Western countries, as well as the change in the character of the international expansion of capital, which is more and more removed from the schémas of the early 20th Century with regard to the major flows of investments (the adjustment between financial and real flow). It is not only necessary to take into account the importance of industrial cooperation, as it is practiced in relations with the East, but also and above all, the modes of intervention and impulsion or the necessary controls, real situations (Sj and S2) and not ideal {S*x and S*2). Would it not be possible to avoid the much feared stalemate through large-scale "multilateralization" which would call for the necessary development of exchanges of all the partners with the others and with the Third World (not to be carried on, however, in a block)? Despite the conjectures over the danger of any "frictional contacts" or the aggravation of the crisis of capitalism, the question arises as to the compatibility between the respective demands of the firms and the states concerning indebtedness, the foreseeable conditions of ebb and flow, and the malleability of the planning tradition, of its objectives and extrapolations, that is, of the classic division of the two great sectors, etc. The restructuration of exchanges by groups of products as well as the "multilateralization" by groups of countries must be envisaged, so that national preferences in structure (which must be respected) do nos bring about new stalemates to the development of East-West exchanges, already so difficult to achieve.
- Les changements récents dans la structure industrielle et leur impact sur le potentiel d'exportation des pays du CAEM dans le commerce Est-Ouest - Zbigniew Fallenbuchl p. 91-115 L'importation massive de technologie et de capital étrangers au cours de la première moitié des années soixante-dix devait contribuer à la modernisation et la restructuration des économies des pays du CAEM, qui, en retour, accroîtraient leur productivité globale et développeraient leur potentiel d'exportation. Mais, toutes ces mesures ont été appliquées « du sommet » par les planificateurs centraux selon leur propre conception des besoins et des possibilités, avec des structures de prix et de coûts distordues, sans un effort significatif de décentralisation et d'assouplissement de la production et de l'activité des entreprises du commerce extérieur. En Hongrie seulement, les changements structurels ont pu, dans une certaine mesure, résulter de décisions micro-économiques. Quelques indications sur la capacité des pays du CAEM de développer leur place relative sur les marchés mondiaux sont fournies par l'étude de la part qu'ils^ occupent sur ces marchés pour les principales catégories de produits (SITC révisée). Pour l'ensemble des classes de produits, on a pu constater un léger accroissement de la part des pays du CAEM sur le marché des pays développés et un fort déclin de leur part sur le marché des pays en voie de développement. Cette évolution traduit un certain glissement du potentiel d'exportation des pays en voie de développement vers les pays développés, qui est détaillé dans le texte. Une analyse plus désagrégée montre que l'U.R.S.S. et les pays est-européens n'ont pas réussi à conserver leur rôle de fournisseurs de céréales, de fer, d'acier et d'autres produits métalliques sur les deux marchés et que l'expansion de leur part pour les engrais, les minéraux et les métaux non ferreux sur les marchés occidentaux développés s'est largement faite aux dépens de cette même part sur les marchés en voie de développement. Dans tous ces cas, on peut supposer qu'il y avait des difficultés à accroître l'offre. Cependant, le mode de croissance des pays du CAEM n'est pas sensible à l'augmentation de la demande dans les économies de marché. Tout en gardant à l'esprit le degré élevé d'agrégation et les problèmes impliqués par une comparaison entre des structures industrielles et des données du commerce international, on peut, semble-t-il, néanmoins discerner une certaine faiblesse du potentiel d'exportation des pays du CAEM dans le cadre des échanges Est-Ouest, résultant de leurs politiques structurelles qui ne paraissent pas adaptées aux exigences du commerce mondial. En l'absence d'un changement de politique en ce domaine, les pays du CAEM pourraient avoir des difficultés à développer leur part sur les marchés internationaux, à rembourser leurs dettes et à poursuivre leurs achats de technologie.Recent Changes in Industrial Structure and Their Impact on the Export Potential of CMEA Countries in East-West Trade. The heavy import of foreign technology and capital during the first half of the 1970's was expected to contribute to the modernization and restructuring of the economies of the CMEA countries which would, in turn, increase overall productivity and expand their export potential. However, all those improvements were undertaken "from above" by the central planners in accordance with their understanding of the needs and possibilities, with distorded price and cost structures, without a significant increase in decentralization and improved flexibility of the production and foreign trade enterprises. Only in Hungary structural changes were, to a certain extent, allowed to result from microeconomic decisions. Some information on the ability of the CMEA countries to expand their relative position in the world markets is provided by the study of their relative share of those markets for major commodity classes (SITC revised). For all commodity classes taken together there was a slight increase in the CMEA countries' share of the market of developed countries and a considerable decline in their share of the developing countries market. These changes indicated some shift of potential exports from the developing to the developed countries. A somewhat more disaggregated analysis shows that the Soviet and East European countries were unable to maintain their position as suppliers of cereals, iron and steel and other metal products in both markets and that their expansion of the share in the developed countries market for crude fertilizers and minerals and non-ferrous metals was made at the expense of considerable declines in their share of the market of developing countries. In all these cases it may perhaps be assumed that difficulties of increasing supply were present. However, the pattern of growth in the CMEA countries is not sensitive to the growth of demand in the market economies. Keeping in mind the high degree of aggregation and difficulties involved in comparing industrial structure with international trade data, there seems to be a certain weakness of the export potential of the CMEA countries in East-West trade resulting from their structural policies which do not seem to be geared to the requirements of the world trade. In the absence of a modification of these policies the CMEA countries may find it difficult to expand their shares in the world markets, to repay the debts and to continue technology transfer.
- La politique soviétique d'importation de biens d'équipement : motivations générales et raisons spécifiques de l'appel aux pays occidentaux - Georges Sokoloff p. 117-132 Au cours de la période post-stalinienne, l'industrialisation de l'U.R.S.S. s'est accompagnée d'un recours de plus en plus significatif aux fournisseurs occidentaux de biens d'équipement. Le problème examiné dans cet article est celui des raisons fondamentales de cette option soviétique. Les dirigeants de PU.R.S.S. ont-ils été principalement motivés ? par les effets directs et indirects de l'importation sur le potentiel militaire soviétique, ? par la volonté de mettre en harmonie la politique commerciale avec toute la politique étrangère de « coexistence pacifique », ? par la nécessité de pallier les déficiences technologiques internes à l'aide de la technologie « incorporée » dans les matériels occidentaux, ? par des considérations économiques plus largement définies, où le recours à l'Ouest a été perçu comme un « accélérateur de développement » non exclusivement technologique ? La méthode suivie consiste à induire les décisions prises de leurs effets, statistiquement observables, sur la structure de l'importation et sur le comportement parallèle de certaines grandeurs économiques internes. Elle permet d'établir que le principal bénéficiaire de l'importation a été l'investissement industriel civil, principalement dans les industries à fort pouvoir d'entraînement. Le cas soviétique serait, somme toute assez banal, comparé à celui des pays en voie de développement ayant pratiqué une politique semblable. Par rapport à ce qu'on sait de l'originalité du système de décision soviétique, cette banalité est en soi un paradoxe. L'élucidation de ce dernier ne pourra être envisagée que dans le cadre d'un travail beaucoup plus vaste, dont l'article proposé ne constitue qu'une première approche.The Soviet Import Policy of Equipment Goods: General Motivations and Specific Reasons for Recourse to the Western Countries. Over the course of the post-Stalin era, the trend accompanying industrialization in the USSR' has been toward significantly increasing recourse to occidental equipment goods. This article attempts to pinpoint the fundamental reasons for this soviet option. Has soviet authority been principally motivated: ? by the direct and indirect effects of importation to the detriment of the soviet military potential? ? by the necessity to fill the gap created by internal technological deficiencies with the help of western "incorporated" technology? ? by more broadly defined economic considerations where recourse to the West is perceived as a factor of acceleration of a form of development which is not exclusively technological? The method pursued consists of inducing what decisions were made from their effects, the former being statistically observable from the structure of importations and the parallel behavior of certain internal economic measurements. It becomes apparent that the principal beneficiary of importations has been civil industrial investment, mainly the industries where the impelling force is the strongest. The soviet case appears in fact to be rather commonplace compared to that of the developing countries, employing similar policy. In relation to what we know of the originality of the soviet decision-making apparatus, this banality is in itself a paradox. Clarification of this could be undertaken within the scope of a much broader analysis, of which the present article can only be considered a preliminary approach.
- Les raisons de développer la coopération économique Est-Ouest - Jozef Popkiewicz p. 133-141 Parallèlement à l'assouplissement et à la normalisation croissants des relations politiques entre l'Est et l'Ouest, les motivations de nature sociale et économique commencent à jouer un rôle décisif dans la coopération économique entre ces deux régions et dépassent progressivement les préjugés et les obstacles de nature politique qui subsistent encore. L'auteur essaie de recenser les motivations économiques et sociales de la coopération Est-Ouest car ce sont elles qui impliquent des avantages économiques précis, lesquels, en définitive, favorisent la normalisation des relations économiques internationales. L'objectif le plus général de l'activité économique, l'échange des marchandises y compris, est l'accroissement de la productivité du travail que ni l'Est, ni l'Ouest ne peuvent réaliser pleinement dans le cadre d'une économie autarcique. D'autres objectifs structurels ou conjoncturels viennent s'y greffer : pour les pays socialistes, venir à bout ou réduire le déficit du marché intérieur, améliorer la qualité de la production, importer de la technologie moderne et améliorer la gestion, obtenir des crédits, etc. Pour les pays capitalistes, il s'agirait d'utiliser les capacités de production inemployées, d'assurer par des accords à long terme leur approvisionnement en produits énergétiques et en matières premières, de lutter contre l'inflation en important des produits bon marché, etc. Selon l'auteur, on peut s'attendre à ce que la coopération économique prenne une importance croissante, sinon décisive, dans le futur proche et éloigné.Some Reasons far Developing East-West Economic Cooperation. Parallel to the trend of more flexible and increasingly standardized political relations between East and West, preoccupations of a social and economic nature are beginning to play a decisive role in economic cooperation between the two spheres, progressively overcoming political prejudices and existing obstacles. The author attempts to make a tabulation of the economic and social motivations which determine East-West cooperation, because, in the final analysis, since they are aimed at precise economic advantages, they are the ones that further the normalization of international economic relations. The more general goal of economic activity, including the exchange of goods, is the increase of labor productivity, which cannot be achieved either by the East or West in a condition of economic autarchy. Other structural or conjunctural objectives are linked with it: for the socialist countries, that of bringing to an end or reducing the deficit of the internal market, improving the quality of production, importing technology and managerial techniques, procuring credit, etc. For the capitalist countries there is: fuller utilization of idle production capacities, assuring the supply of energy and raw materials through long-term agreements and combating inflation by importing less expensive products, etc. According to the author, economic cooperation can be expected to become increasingly important if not decisive in the near and distant future.
- Commentaire - Carl. H. McMillan p. 143-148
- Commentaire - Witold Trzeciakowski p. 149-152
- Commentaire - Gérard Double p. 153-156
- Firmes transnationales, problèmes de coopération économique internationale et déséquilibre actuel du système des échanges et des paiements internationaux - Jean Weiller p. 75-89
III. La convertibilité des monnaies des pays de l'Europe de l'Est et leur taux de change
- La politique du taux de change dans les pays membres de la Banque internationale de coopération économique - Michael Kaser p. 159-176 Cet article retrace l'histoire du monopole des transactions de change parallèle à celui du commerce extérieur, en U.R.S.S. depuis 1918 et examine l'adoption par les Soviétiques de la méthode du « Preisausgleich » qui a eu pour résultat l'instauration d'un taux de change pour chaque produit échangé. L'unification des taux de change sur une base directionnelle (membres du CAEM et autres partenaires) a commencé peu après la création de la BICE en 1964 et le degré actuel de multiplicité des taux est décrit en détails.Exchange-Rate Policy in Member-Countries of the International Bank for Economic Cooperation. The paper traces the history of the monopoly of foreign exchange dealings parallel with that of foreign trade in the USSR since 1918 and discusses the adoption of the Soviet "Preisausgleich" method whereby a different exchange rate was adopted for every traded product. Unification of exchange rates on a directional basis (CMEA members and other partners) began soon after the creation of IBEC in 1964 and the present degree of multiplicity of rates is described in detail.
- La convertibilité du rouble transférable - Zdzislaw Fedorowicz p. 177-183 Après la seconde guerre mondiale, les pays socialistes ont adopté le clearing bilatéral, seule méthode applicable aux échanges extérieurs d'un pays à économie planifiée. Us ont ensuite introduit le clearing multilatéral, plus propice à surmonter les obstacles au développement des pays du CAEM et où le rouble transférable devait jouer le rôle d'unité comptable. Mais il apparaît qu'il a de plus en plus tendance à devenir une véritable monnaie internationale, notamment du point de vue micro-économique, c'est-à-dire d'une entreprise du commerce extérieur. En revanche, sur le plan macro-économique, le rouble transférable est plutôt un moyen de comparaison du volume des livraisons réciproques. L'auteur aborde ensuite le problème de la convertibilité du rouble transférable sous diverses formes : convertibilités externe et interne en monnaies convertibles et convertibilités externe et interne en monnaies nationales des pays du CAEM. Il estime, en conclusion, que cette convertibilité serait possible à condition que de profonds changements interviennent dans les systèmes économiques des pays du CAEM, surtout en ce qui concerne leurs prix internes.The Convertibility of the Transferable Rouble. After World War II the socialist countries adopted the method of bilateral clearing, the only one applicable for foreign exchange among planned economy countries. Following this, multilateral clearing was introduced among the CMEA countries as a more adequate means of surmounting the obstacles of development; under this system the transferable rouble was destined to act as the accountancy unit. But there seems to be an increasing tendency for it to become a real monetary unit, namely at the micro-economic level; that is, for firms engaged in foreign trade. At the macro-economic level, the transferable rouble constitutes a means of comparing the volume of reciprocal deliveries. The author also discusses the diverse problems of converting the transferable rouble: from foreign and internal convertibilities into convertible currency, or into the national moneys of the CMEA countries. In his opinion such convertibility would be possible if profound changes came about in the economic systems of these countries, particularly with regard to their internal price systems.
- La convertibilité des monnaies du CAEM - Jean Marczewski p. 185-194 Quatre conditions sont nécessaires pour qu'une monnaie nationale soit convertible en d'autres monnaies convertibles : 1. la libre circulation de la monnaie en question à travers les frontières du pays émetteur ; 2. l'existence d'un large choix de marchandises non affectées à des acheteurs préalablement désignés ; 3. l'existence d'un taux de change fixe ou flottant, égalisant approximativement, à moyen terme, les échanges extérieurs du pays émetteur ; 4. l'existence d'un système de prix représentant au moins approximativement les raretés relatives des facteurs productifs par rapport à la demande intérieure et internationale. Aucune de ces quatre conditions n'est actuellement satisfaite dans les pays du CAEM, à l'exception partielle de la Hongrie.Currency Convertibility in the CMEA Countries. The convertibility of a national currency into other convertible currencies depends on the following necessary conditions: 1. the free circulation of the concerned currency accross the country's borders; 2. the existence of a large choice of goods and services not assigned to previously determined buyers; 3. the existence of a rate of exchange, fixed or floating, maintaining an approximative middle term equilibrium of the country's foreign trade operations; 4. the existence of a price system representing at least approximative^ the productive factors' relative scarcities in respect to the domestic and foreign demand of home produced goods and services. Nowadays, none of the CMEA countries, except partly Hungary, fulfills these conditions.
- Quelques observations sur la fonction internationale des monnaies des pays de l'Europe de l'Est - Henri Dunajewski p. 195-204 L'auteur analyse les conditions de convertibilité des monnaies nationales des pays du CAEM, d'une part et du rouble transférable, d'autre part. Il essaie de prouver que les monnaies de ces pays ne sont convertibles qu'à sens unique (Particulier-»- Banque d'Etat, mais non obligatoirement : Banque d'Etat-»- Particulier). Faute de convertibilité à deux sens et de fixation du cours des changes en conformité avec la loi du marché, les pays du CAEM perdent plus qu'ils ne gagnent. Ils auront, par conséquent, tout intérêt à supprimer les contraintes empêchant leur monnaie de jouer le rôle de devise. Leur unité commune de compte, le rouble transférable, a certes la qualité de devise zonale, institutionnelle et abstraite. Mais, pour l'instant, elle n'est convertible ni en devises occidentales ni même en monnaies nationales des pays dont elle constitue l'unité commune. Ce défaut présente un obstacle sérieux à équilibrer multilatéralement les relations commerciales intra et extra CAEM.Some Observations about the International Function of East-European Currencies. The author analyses the problems of the convertibility of the national moneys of the CMEA countries and that of the transferable rouble. He attempts to illustrate that these moneys are convertible only in a one way direction but not interchangeable (for example, from the individual holder to the state bank) but not necessarily in the opposite other direction (from the state bank to the individual holder). In the absence of interchangeability and a fixed exchange rate, in conformity with the laws of a market economy, the CMEA countries are losing more than they are gaining. It would be to their interest to do away with the constraints placed upon their money which prevent it from functioning as a hard currency. Their common accountancy unit, the transferable rouble does in fact function as a currency for the CMEA zone, but it is institutional and abstract. At the present time it is neither convertible into Western currency, nor even into the national moneys of the countries in which it is the common unity. This situation presents a serious obstacle to multilateral equilibrium in intramural and extra» mural trade relations.
- La politique du taux de change dans les pays membres de la Banque internationale de coopération économique - Michael Kaser p. 159-176
IV. La convertibilité, le problème des prix et du pouvoir d'achat
- Les taux de change et les parités de pouvoir d'achat dans les pays du CAEM - Peter Wiles p. 207-255 Le taux de change commercial n'a pas besoin d'être lié à la parité de pouvoir d'achat de gros mais le taux non commercial doit être proche de la parité au détail. Mais le système antérieur de taux ne présente aucun taux croisé non proportionnel alors que c'est le cas du système adopté par la suite. Harrod/Keynes ont négligé les parités de pouvoir d'achat, leur approche n'ayant cependant rien de commun avec le mode de décision de type soviétique concernant le commerce international. Il ne faut pas confondre le rapport monnaie intérieure/monnaie devise avec les critères de décision du commerce. Les taux du marché noir sont quasiment sans lien avec une parité quelconque de pouvoir d'achat. Les chiffres concernant le tourisme n'ont aucune signification si on ne tient pas compte des estimations du marché noir. Toutes ces pratiques sous-optimales ont d'énormes macro-avantages. Le calcul officiel du Preisausgleich est très rationnel. Les taux de participation au commerce international, quand ils sont exprimés en coût interne des facteurs, montrent que les pays communistes ne sont pas autarciques selon les normes capitalistes.Exchange Rates and Purchasing Power Parities in CMEA Countries. The commercial rate of exchange need have no relation to the wholesale purchasing power parity, but the non-commercial rate must be close to the retail parity. But the former rate system presents no disorderly cross-rates, while the latter system does. The Harrod/Keynes neglect of purchasing power parities, however, has nothing in common with the Soviet-type international trade decision. The domestic/valuta ratio must not be confused with the criteria of trade decision. Black-market rates are almost unrelated to any purchasing power parity. Figures for tourism are useless without estimates of the black market. All these sub-optimal pratices have enormous macro-advantages. The official accountancy of the Preisausgleich is quite rational. Participation rates in international trade, when expressed at domestic factor cost, show Communism not to be autarcie by capitalist standards.
- La politique du taux de change en Hongrie, 1972-1976 - Richard Portes p. 257-266 Cet article entend montrer qu'une revaluation du forint en 1973-1974, supérieure à celle qui a été appliquée en réalité, aurait pu contribuer à stabiliser le niveau interne des prix. Cette politique aurait également réduit la nécessité d'intervenir sous forme de taxes nettement excessives et particulières à l'exportation et de subventions à l'importation telles qu'elles ont été pratiquées, sans aggraver de manière significative le déficit de la balance commerciale. Le taux de change dans la version hongroise d'une « économie centralement planifiée modifiée » n'a pas été, au cours de cette période, un moyen adéquat pour tenter d'assurer l'équilibre de la balance commerciale car les élasticités correspondantes étaient faibles et la balance commerciale relevait essentiellement de la politique macroéconomique, c'est-à-dire de la relation entre la production et l'utilisation internes (notamment, les investissements). Le rôle adéquat du taux de change était donc de contribuer à préserver la stabilité interne des prix face à l'inflation mondiale.Exchange Rate Policy hi Hungary, 1972-1976. This paper argues that additional revaluation of the forint in 1973-74, over and above that which was actually implemented, could have helped to stabilise the domestic price level. This policy would also have reduced the need for intervention in the form of the grossly excessive and specific export taxes and import subsidies actually used, without significantly worsening the balance of trade deficit. The exchange rate in Hungary's version of a "modified centrally planned economy" during this period was not a suitable policy instrument for seeking balance of trade equilibrium, because the relevant elasticities were small, and the balance of trade was fundamentally a function of macroeconomic policy, i.e. of the relation between domestic output and absorption (in particular, investment). The appropriate role for the exchange rate was therefore to help maintain domestic price stability in the face of world inflation.
- Les prix et le commerce Est-Ouest - Béla Csikós-Nagy p. 267-275 Cet article analyse la problématique du commerce Est-Ouest du point de vue des prix, mode d'approche qui permet d'entrevoir des éléments détaillés que les analyses plus globales n'élucident généralement pas. La première partie est consacrée à un examen des éléments du problème des prix communs à tous les pays du CAEM tandis que la seconde s'interroge plus spécifiquement sur la Hongrie.East-West Trade from the Point of View of Prices. This article analyses the problems of East-West trade from the point of view of prices. This approach affords a rapid perusal of the detailed elements, omitted in more general analyses. The first part is devoted to an examination of the price problem, common to all of the CMEA countries, while the second applys more specifically to Hungary.
- Taux de change, prix extérieurs et efficacité du commerce extérieur hongrois depuis 1968. Marge de manœuvre de la politique économique hongroise - Agota Dezsenyi-Gueullette p. 277-321 Les mesures d'austérité promulguées par le Gouvernement hongrois en décembre 1978 laissent entrevoir la dépendance de l'économie hongroise vis-à-vis du contexte politico-économique international et l'etroitesse de la marge de manœuvre dont dispose la Hongrie pour se défendre face aux perturbations provenant de l'extérieur. Mais la dépendance de l'extérieur est une notion quasi-subjective, car les jalons conventionnels pour marquer l'influence du commerce extérieur dans la conjoncture économique du pays font ressortir des résultats substantiellement divergents. Selon les différents taux de change appliqués au commerce avec les différentes zones (zone rouble et zone dollar), puis confrontés aux agrégats couramment usités de l'équilibre des balances commerciales, l'endettement ou le déséquilibre commercial prennent des aspects très variés. Pour saisir la portée réelle du commerce extérieur hongrois dans la conjoncture économique actuelle du pays, deux types d'approche ont été tentés. Première approche : l'analyse essaie de mettre en évidence les principales raisons économiques et commerciales qui déterminent au niveau de la macro-économie la sphère d'influence des régulateurs économiques indirects (tels que : système des taux de change, tarifs douaniers et système de subventions) et des instruments économiques directs (accords commerciaux interétatiques, contingents, licences d'exportation, etc.), puis, la politique en matière des taux de change est examinée telle que la Hongrie la pratique avec les pays de la « zone dollar » et avec la zone commerciale du rouble transférable. Deuxième approche : l'analyse est centrée sur la micro-économie ; grâce au taux de change moyen, le volume d'exportation estimé nécessaire au niveau macro-économique semble profitable aux entreprises. Mais le système de douane, le système des subventions et des investissements fortement centralisés, etc. font que les entreprises se sentent dans une position financière sûre et confortable. L'efficacité réelle des activités d'entreprise liées au commerce extérieur n'étant pas jaugée suivant le revenu monétaire, le rôle d'orientation des taux de change en est fortement diminué. Les réévaluations du forint « en fonction » des changements des prix extérieurs ont été effectuées par un jeu subtil de répartition des subventions entre les exportations et les importations, sans qu'un effort réel soit fait pour relier les prix intérieurs aux prix extérieurs. En y ajoutant toutes les exceptions et toutes exemptions en vigueur, on peut dire qu'il existe autant de traitements particuliers qu'il y a d'entreprises ; ce qui n'est pas très loin de l'ancien système de péréquation des prix (Preisausgleich). En tout cas, l'entreprise hongroise semble bien protégée contre toutes modifications de l'environnement extérieur, tandis que la balance des paiements du pays devient de plus en plus déficitaire. Il semble en conclusion qu'aucune amélioration notable et durable ne puisse être obtenue sans une réforme profonde de la régulation du commerce extérieur, sur la base préalable d'une réforme nécessaire et adéquate du système des prix. Cette solution, déjà prévue par la réforme de 1968, a été maintes fois différée. Le retard et les différentes formes de tergiversation peuvent être plus néfastes pour le pays largement ouvert vers l'extérieur à travers son commerce, que les inconvénients socio-économiques immédiats provoqués par une confrontation brusque de l'économie nationale avec le monde extérieur.Exchange Rates, External Prices and the Effectiveness of Hungary's Foreign Trade Since 1968. What Room for Manœuvre in Hungary's Economic Policy? The austerity measures promulgated by the Hungarian government in December 1978 show clearly the dependence of the Hungarian economy on the international political and economic situation, and how small is the room for manœuvre for Hungary in the face of external shocks. However, the notion of dependence is a partially subjective one, and the conventional measures of the influence of foreign trade on the internal economic situation produce widely divergent results. Thus the level of indebtedness and the balance of payments deficit look different according to the exchange rates applied to trade with different currency zones (rouble, dollar, etc.), if these are related to national economic aggregates. There are two possible ways of assessing the effective influence of Hungarian foreign trade on the internal economic situation. The first concentrates attention on the economic and commercial links which, at the macro-economic level, determine the influence of indirect economic regulators (e.g. customs duties, exchange rates, subsidies), and direct economic instruments (interstate trade agreements, quotas, export licences, etc.). The exchange rate policy practiced by Hungary is then examined, with "dollar-zone" countries and with the transferable rouble area. The second approach concentrates on the micro-economic aspects. The volume of exports considered necessary at the macro-economic level should be profitable to enterprises. However, the variation in customs duties, the system of subsidies and of the largely centralized investment financing make the position of the enterprises both comfortable and secure. Since the real effectiveness of the enterprises' relations with foreign countries is not reflected in these enterprises' monetary revenues, the role of exchange rates is substantially reduced. The revaluations of the forint, supposedly related to changes in foreign prices, have taken the form of a complex and subtle redistribution of subsidies between exports and imports, without any serious attempt to link internal and external prices. If one also takes into account all the various exceptions and exemptions, one could say that there are as many special cases as there are enterprises, which is not so very different from the old system of "price equalization" (Preisausgleich). Anyhow, the Hungarian enterprise seems well protected against all changes in the external environment, while the balance of payments shows an ever larger deficit. In conclusion, no real improvement is possible without a fundamental reform of the control over foreign trade, based on a necessary and sufficient price reform. This was provided for in the reform of 1968, and repeatedly postponed. These delays and hesitations can have unfortunate consequences for a country so dependent on international trade, more unfortunate indeed than the social-economic consequences of boldly facing up to the problems of linking the national economy with the outside world.
- Commentaire - Mieczyslaw Kucharski p. 323-324
- Commentaire - Ljubo Sirc p. 325-333
- Les taux de change et les parités de pouvoir d'achat dans les pays du CAEM - Peter Wiles p. 207-255
- Liste des participants - p. 335-337
- Résumés des articles - p. 339-354
- Sommaire général de l'année 1979 - p. 355-356