Titre | Sondages, sondeurs, opinion publique et pouvoir politique en Pologne à la fin des années soixante-dix | |
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Auteur | Georges Mink | |
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest | |
Numéro | Vol. 12, 1, 1981 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 143-160 | |
Résumé |
L'histoire de l'utilisation des sondages d'opinion en Pologne a un caractère cyclique. Au moment des crises (1956, 1970, 1976, 1980) des grands moyens sont mis en œuvre pour rétablir le dialogue social, les gouvernants manifestent le besoin de savoir ce que la société pense d'eux-mêmes, étant entendu que leur arrivée au pouvoir n'est pas due précisément à une consultation au suffrage universel mais plutôt à la pression populaire que l'on s'emploie à désamorcer par le remplacement de l'équipe dirigeante contestée. A une phase d' «emballement » des sondages, publiés abondamment dans la presse, succède la dénonciation de P « enquêtomanie », condamnation habilement exploitée par les gouvernants pour justifier les entorses au travail des sondeurs d'opinion; désormais les sondages qui révèlent des données contredisant les clichés de la propagande ne sont plus du goût des moyens de communication de masse. Le déclin des sondages est alors général. Un fait nouveau intervient après les événements de 1970-1971 : on croit pouvoir sonder la population sans lui faire part des résultats. Un réseau institutionnel des instituts de sondages se développe mais on voit que même l'information la plus exacte sur l'état d'esprit des citoyens ne peut rien contre les pesanteurs dti système politique. Pourtant derrière les données présentées au public, de manière très sélective sans doute, apparaissent les contours d'une opinion publique « parallèle », qui préfigurait la spécificité des événements de l'été 1980. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Polls, Pollsters, Public Opinion and Political Power in Poland at the End of the 1970's.
The history of public opinion polls in Poland shows them to be cyclical in nature. At times of crisis (1956, 1970, 1976, 1080) elaborate machinery is set in motion to reactivate the social dialogue, the authorities evincing a need to know what society thinks of them, given that their accession to power is not exactly the result of an appeal to universal suffrage, but rather a response to popular pressure which they endeavour to ease by replacement of the unpopular ruling group. A period of enthusiastic sampling of public opinion, the results of which are given abundant press coverage, is followed by denunciation of "Poll-mania", cleverly exploited by the leadership in order to justify obstruction of the work of the pollsters; from this point, opinion polls which produce results at variance with the clichés of propaganda no longer find favour with the mass media. The public opinion poll then goes into a general decline. One new fact emerges after the events of 1970-71: it was thought possible to test public opinion without letting the public know the results. An institutional network of bodies concerned with opinion polls came into being, but it was obvious that even the most precise findings on the views of the citizenry were of no avail against the weight of the political system. However, underlying such data as reached the public, no doubt in a highly selective form, there can still be discerned the outlines of a "parallel" public opinion, foreshadowing what was to be the reality of the events of the summer of 1980. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1981_num_12_1_2330 |