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Titre Une comparaison des résultats de l'agriculture en Pologne et en Tchécoslovaquie
Auteur Ivo Moravcik
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro Vol. 15, 2, 1984
Rubrique / Thématique
Articles
Page 97-110
Résumé La question posée dans cet article est de savoir si la performance de l'agriculture est essentiellement fonction du système économique, c'est-à-dire si l'agriculture sociali- sée tend à être moins productive que l'agriculture privée décentralisée. Ce point de vue a été défendu par le professeur Lazarcik dans une série d'articles qui ont été publiés dans les recueils sur les économies de l'Europe de l'Est qui paraissent à intervalles plus ou moins réguliers sous l'égide du Joint Economie Committee du Congrès des États-Unis. Un réexamen des données indique que, pour la Pologne et la Tchécoslovaquie, cette thèse est correcte mais pour la première moitié de l'après-guerre seulement (1950 à 1965). Elle est infirmée par les chiffres pour la seconde période (1965-1979). En 1950-1965, les résultats de l'agriculture (évalués à travers les taux de croissance de quelques indicateurs de succès) ont été meilleurs en Pologne qu'en Tchécoslovaquie. Mais, en 1965-1979, la Tchécoslovaquie a dans l'ensemble obtenu des résultats supérieurs. On peut ainsi douter de la thèse selon laquelle la propriété est la variable explicative la plus probante. Il est suggéré que la coexistence d'une agriculture privée et d'un secteur socialisé non-agricole (le cas de la Pologne) pourrait être responsable de la moins bonne performance de l'agriculture polonaise après 1965. Cette hypothèse trouve une certaine confirmation dans le cas de la Yougoslavie, où une agriculture dans sa majorité privée opère dans le cadre d'une économie de marché socialiste. En 1965-1979, les résultats de la Yougoslavie ont été supérieurs à ceux de la Tchécoslovaquie et très supérieurs à ceux de la Pologne mais moins bons cependant que ceux des agricultures presque entièrement collectivisées de Roumanie et de Hongrie. On peut penser que le succès relatif de l'agriculture polonaise en 1950-1965 viendrait du fait que la Pologne a échappé aux effets perturbateurs de la collectivisation forcée. Une autre explication possible de la différence de performance des deux agricultures est liée aux différences de niveau de développement économique général, et de l'agriculture en particulier. Les possibilités d'amélioration sont plus grandes dans une agriculture moins développée. A mesure que l'écart de développement s'est réduit entre les agriculture polonaise et tchécoslovaque, la Pologne a progressivement perdu l'avantage de son retard relatif.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais A Comparison of Polish and Czechoslovak Agricultural Performance. This paper examines the thesis that agricultural performance is primarily a function of the economic system, i.e., that socialized farming tends to be less productive than decentralized private farming. This view has been forcefully advocated by Professor Lazarcik in a series of papers that appeared in the compendia on the economies of Eastern Europe published from time to time by the Joint Economic Committee of the U.S. Congress. A re-examination of the data indicates that, as far as Poland and Czechoslovakia are concerned, this thesis is correct only for the first half of the post-war period (1950 to 1965). It is not supported by the data for the second half of the period (1965-1979). During 1950-1965 agricultural performance (measured by growth rates of a number of success indicators) was better in Poland than Czechoslovakia. However, during 1965-1979 the performance of Czechoslovak agriculture became generally superior. This sheds doubt on the thesis that ownership is the most important explanatory variable. It is suggested that coexistence of private agriculture and a socialized non-agricultural sector (the case of Poland) may have been responsible for the inferior performance of Polish agriculture relative to that of Czechoslovakia since 1965. This hypothesis finds support in the experience of Yugoslav agriculture which is also largely private but operates within the framework of a market-socialist economy. During 1965-1979 Yugoslav performance was better than that of Czechoslovakia and much better than that of Poland, though not as good as that of the largely socialized agricultures of Romania and Hungary. It is suggested that the better performance of Polish agriculture during the period 1950 to 1965 could be explained by the fact that Poland avoided the dislocating effects of forced collectivization. Another possible explanation of the difference in the performance of the two agricultures runs in terms of different levels of economic development in general, and of agriculture in particular. The scope for improvement is greater in a less developed agriculture. As the development gap between Polish and Czechoslovak agriculture narrowed, Poland gradually lost the advantage of her relative backwardness.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1984_num_15_2_2495