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Titre Systèmes d'enseignement décentralisés dans l'éducation sénégalaise, burkinabé et malienne
Auteur Jean-Emile Charlier et Jean-François Pierrard
Mir@bel Revue Autrepart
Numéro no 17, 2001 Des écoles pour le Sud. Stratégies sociales, politiques étatiques et interventions du Nord
Rubrique / Thématique
Des écoles pour le Sud. Stratégies sociales, politiques étatiques et interventions du Nord
Page 29
Résumé La décentralisation des systèmes d'enseignement dans les pays du Sud est promue explicitement depuis le début des années quatre-vingt-dix par les grandes instances financières internationales telles que la Banque mondiale et le FMI. Suivant la logique libérale qui caractérise ces organisations, il est demandé aux États d'entamer un processus de « dégonflement » ou de « débureaucratisation » en transférant aux « localisés » des compétences en matière de gestion publique. Il s'agit entre autres choses de « responsabiliser » la base pour la transformer en « base citoyenne ». Cette recommandation aux apparences nobles que viennent créditer les tenants de l'école de la New Public Management ou Nouvelle Gestion publique n'est pas sans poser de problèmes dont on voit mal a priori comment la base, c'est-à-dire aussi les plus faibles économiquement, politiquement et culturellement, pourra les surmonter.En outre, et c'est un phénomène nouveau, le discours en faveur de la décentralisation semble faire l'unanimité pour la majorité des acteurs du développement d'habitude éloignés des thèses libérales. Ainsi, le processus décentralisateur profite d'un consensus inhabituel qui n'est jusqu'ici pas remis en question. Pire, la décentralisation apparaît être un processus topdown qui ne suscite aucun débat démocratique. Elle est imposée d'en haut et s'organise progressivement ; ce qui la rend paradoxale eu égard à l'objectif de « responsabilisation citoyenne » dont elle veut être l'instrument.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Decentralised teaching systems : analysis of the discourses and stakes in education in Senegal, Burkina Faso, and MaliSince the beginning of the 1990s, the major international funding agencies, such as the World Bank and the International Monetary Fund (IMF), have been promoting the decentralisation of teaching systems in Southern countries. In keeping with the general logics which characterises these organisations, the states were asked to introduce down-sizing and to reduce their bureaucratic structures by transferring public management responsibilities to local representatives and, at the same time, encouraging the local offices to take more « responsibility » in order to create « grass-roots citizenship ». Despite the noble appearance of this proposai, backed up by the supporters of the school of New Public Management, its introduction creates problems which do not seem likely to be easily overcome by the weakest economically, politically and culturally sections of the population. In addition, and this is a new phenomenon, the views in favour of decentralisation appear to have received unanimous acceptance from the majority of development players, who usually give such liberal ideas a wide berth. Thus the process of decentralisation benefïts from an unusual consensus which is yet unchallenged. Of greater concern is the fact that decentralisation seems to be a top down process, rousing no democratie debate. Its introduction is imposed from the top and organised progressively, making it para-doxical with regard to the objective of « making the citizen responsible », of which it means to be the instrument.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AUTR_017_0029