Titre | Réduire l'insécurité: peut-on apprécier l'impact des politiques locales? | |
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Auteur | Chambron N. | |
Revue | Politiques et management public | |
Numéro | vol. 17, no 3, septembre 1999 | |
Page | 151-169 | |
Annexes | Bibliographie, Schémas | |
Mots-clés (matière) | criminalité délinquance évaluation politique de la ville politique publique sécurité | |
Mots-clés (géographie) | Europe France | |
Résumé |
Les politiques locales de lutte contre l'insécurité en France possèdent plusieurs handicaps à l'égard des tentatives de mesure ou d'évaluation.
Le premier est issu de la conception originale de la politique de la ville au début des années 80 qui met l'accent sur la prévention sociale de la délinquance et sur la nécessaire transversalité des actions publiques. Cette ambition, qui a le mérite d'assumer la complexité des phénomènes, aura comme conséquence de décrédibiliser les tentatives de rationalisation, de clarification, de mesure. La manière dont sera formulée par la suite la question du "sentiment d'insécurité" est, à cet égard, révélatrice.
Le deuxième provient de la nature des diagnostics préalables. La démarche est obligatoire pour qu'un projet puisse bénéficier des crédits publics du développement social des quartiers puis du développement social urbain. Elle est donc souvent monographique, étroitement circonscrite au périmètre géographique qui candidate, sans lendemain car non suivie dans le temps, et sans que personne soit chargé de la suivre. La circulaire créant les contrats locaux de sécurité prévoit explicitement une méthodologie différente mais les premiers contrats ne l'adoptent pas tous.
Le troisième provient de l'enjeu politique local, les questions de sécurité ayant acquis depuis le début des années 80 un statut de premier plan au moment des élections et comme test de réussite d'un mandat municipal.
Au total, les difficultés sont d'ordre conceptuel (comment définir l'état de sécurité urbaine ?), méthodologique (quels indicateurs mais aussi quelles sources et quels réseaux d'information ?), politique (qui rassemble les données ? Qui les traite et les utilise ? Qui les rend publiques et dans quelle mesure ?).
Les années 90 ont vu se développer les vocables de 'diagnostic local de sécurité', observatoire de la délinquance', d'échelle de l'insécurité', etc. Un tour d'horizon des pratiques locales européennes permet de mettre en évidence deux tendances de fond :
1 °) Une timide utilisation de la notion de marché
Les démarches s'orientent de plus en plus vers la distinction d'une 'demande' de sécurité et d'une "offre" de sécurité. Le postulat est que l'insécurité perçue réside dans l'écart entre les deux, ce qui a le mérite de faciliter la mesure de l'insécurité. Nous nous proposons de développer et de critiquer les composantes de cette démarche et de cette offre.
2°) L'utilisation d'un large éventail de techniques de recueil de traitement d'information
L'éventail va des "experts bruts" italiens aux indicateurs quantitatifs utilisés majoritairement en Grande Bretagne.
Que retenir de ces pratiques ? Peut-on proposer une approche qui utilise les apports des uns et des autres ? Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/pomap_0758-1726_1999_num_17_3_2244 |