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Titre L'utilitas publica des canonistes, un outil de régulation de l'ordre juridique
Auteur Corine Leveleux-Teixeira
Mir@bel Revue Revue française d'histoire des idées politiques
Numéro no 32, 2e semestre 2010 Pouvoir d'un seul et bien commun (VIe-XVIe siècles)
Page 259
Résumé Si le bien commun est un topos de la pensée politique des xive-xve siècles, il s'en faut de beaucoup pour que sa version canonique « d'utilité publique » occupe une place centrale dans les écrits contemporains des juristes de l'Église. Sur le plan rhétorique, le syntagme « utilité publique » n'est guère élucidé, mais sert d'argument pour produire du consensus social. Sur le plan du droit, le recours à l'utilité publique est utilisé pour arbitrer entre plusieurs intérêts en conflit. Immanente au champ juridique, la vocation première de l'utilitas publica n'est donc pas politique : elle ne tend ni à organiser le pouvoir ni à fonder sa légitimité. Elle constitue, avant tout un outil d'évaluation pragmatique destiné aux experts en droit, magistrats et consultants dans leur activité professionnelle.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais If the common good is a topos of the political thought of the xiv-xv centuries, it cannot be said that its canonical version of « public interest » occupies a central room in the contemporary writings of jurists of the Church. On the rhetorical level, the meaning of « public interest » is not clearly elucidated, but the expression is used by the jurists as a speech argument to produce social consensus. As far as law is concerned, the reference to public interest tends to arbitrate between conflicting purposes. The main vertue of public interest is not political : it tends not to hold the power either to establish its legitimacy. It is above all a pragmatic assessment tool for experts in law, judges, and consultants, according to the needs of their business.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFHIP_032_0259