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Titre Des rythmes électoraux aux règles électorales. L'expertise préfectorale des modes de scrutin entre élection et réélection (1889-1919)
Auteur Thomas Marty
Mir@bel Revue Pôle Sud
Numéro N°25 - 2006 Les temporalités du politique
Rubrique / Thématique
Les temporalités du politique
Page 9-23
Résumé Au-delà de la « rééligibilité » législative, c'est à travers le changement du mode de scrutin (introduction du scrutin de liste et de la représentation proportionnelle) que le problème de la « réélection » apparaît sous la IIIe République. Les propositions initiales prétendent agir aussi bien sur le mode de scrutin que sur la durée et le rythme des mandats. Progressivement, les circulaires ministérielles adressées aux préfets confondent ces problèmes en un seul mouvement qui tente de codifier l'organisation des candidatures qui pourrait être au fondement du renouvellement souhaité. Ce travail préfectoral retire aux seuls entrepreneurs électoraux le monopole de l'anticipation des résultats et en ménage une co-production administrative. Rien n'est moins évident pour les préfets que d'ajouter au caractère naturellement « différé » de leur jugement le fait de devoir le produire « différemment » : entre « estimation » et « prévision », le contrôle de la réélection résulte de l'opportunité d'un nouveau mode de scrutin mais ne produit ses effets que dans les conditions bien spécifiques de l'après guerre où préfets et partis sont contraints à une collaboration incertaine.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Beyond its political and legislative dimensions, the problem of re-election of representatives in the French Third Republic was influenced by administrative manipulation of electoral rules - in particular the introduction of proportional and list voting. Initial proposals claimed to address both electoral rules and the frequency of elections. Increasingly, however, ministerial letters of instruction to Prefects tended to conflate these two elements into a single effort to codify the preselection of candidates who could form the base of the desired political renewal. In this way, the monopoly of expertise relating to anticipating and predicting electoral outcomes once held political entrepreneurs was replaced by co-management of elections by them and the Prefects. This situation, in which Prefects were expected to move from predicting to managing electoral outcomes, was one for which they were singularly ill prepared. The effective control of reelection made possible by the new electoral rules bore its fruit only under the specific conditions that obtained after WW 1, when Prefects and political parties were forced to collaborate obsely.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pole_1262-1676_2006_num_25_2_1350