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Titre La nouvelle donne migratoire en Europe du Sud
Auteur Gildas Simon
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro Vol. 2, no 1, septembre 1986 Méditerranée
Rubrique / Thématique
Articles
Page 9-35
Résumé Les pays de l'Europe du Sud, du Portugal à la Turquie, présentent un schéma migratoire beaucoup plus complexe qu'au début des années 70, quand leur principale fonction consistait à alimenter les marchés de l'emploi de l'Europe du Nord-Ouest. Une mutation importante s'opère actuellement avec la réduction globale des flux de départ mais sans reflux massif au Sud malgré la persistance de la crise et en dépit des politiques d'incitation au retour, menées au Nord depuis 1973-74. Cependant, le potentiel de départ reste encore important dans certaines régions du Portugal, d'Espagne et d'Italie méridionale et surtout de Yougoslavie et de Turquie. Les migrations transocéaniques n'ont pas disparu et de nouveaux flux de main-d'œuvre qualifiée se sont établis depuis 1974 vers les pays arabes dotés de la rente pétrolière. Mais le fait le plus marquant est certainement l'apparition et l'amplification en Grèce, en Espagne et surtout en Italie, d'une immigration essentiellement clandestine. Ce mouvement procède de plusieurs facteurs : les disparités démographiques et économiques entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée, la fermeture des frontières en Europe du N.O. et « l'effet-report » sur les pays de transit, l'importance des flux de réfugiés mais surtout l'appel suscité par le développement dans ces nouveaux pays d'emploi de l'économie souterraine et l'extension à l'industrie de la pratique du travail non déclaré. Malgré les mesures de réglementation prises récemment en Espagne et en Grèce, les perspectives laissent présager la persistance de ces migrations clandestines.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The countries of Southern Europe - from Portugal to Turkey - present a migratory schema much more complex than that of the outset of the 1970's, at which time their principal function was to irrigate the job markets of Northwestern Europe. Important transformations are presently taking place, as the overall reduction of departure « flows » fails, notwithstanding the continuation of the « crisis » and the « pro-return » policies observed in the North since 1973-74, to lead to massive « reflowing » in the direction of the South. So much said, departure potential remains sizable in certain areas of Portugal, Spain, Southern Italy, and most particularly, of Turkey and Yugoslovia. Transoceanic migrations have by no means ceased, as new flows of skilled labor have, since 1974, gone towards Arab states endowed with petrol (oil) revenues. Andyet, the paramount fact is most surely the emergence and the proliferation in Greece, Spain, and (especially) in Italy, of basically clandestine (illegal) immigration. This movement is due to the convergence of several factors : economie and demographie disparities between the northern and southern shores of the Mediterranean Sea, the sealing-off of boders in North western Europe and the « carry-over » effect upon nations of« transit », theextent of the flow of refugees, and - most particularly - the appeal provided by the development, in these new employer countries, of an underground economy accompanied by the extension into industry of the pratice of« undeclared » work. And notwithstanding the series of rules lastly drawn up in Spain and in Greece, suchforms of clandestine (unauthorized) migration appear highly likely - to say the least - to persist.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1986_num_2_1_993