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Titre Témoignages de femmes sur la violence durant la Grande Partition
Auteur Yves Charbit, Madhavan Palat, Veena Das
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro Vol. 7, no 1, 1991
Rubrique / Thématique
Le sous-continent indien
Page 31-44
Résumé Dans un contexte de tourmente politique, la décision de migrer vers un autre pays est souvent une stratégie de survie face à une violence destructive. Cet article analyse la construction de modèles spatiaux dans les histoires de vie de femmes qui ont quitté leur maison lors de la partition de l'Inde, période de violence communale. Il s'appuie sur les témoignages de femmes appartenant à 50 familles Penjabi vivant en milieu urbain. En dépit du caractère tragique des événements vécus, les témoignages prennent souvent un tour formel, marqué par une certaine distance des narratrices par rapport à leurs récits. Pendant la grande partition, les femmes ont pris conscience que leur corps, dans ces luttes, ne valait que comme symbole de l'échange de violences et de conflits d'honneur entre les hommes, et qu'elles n'avaient pas d'autre choix que survivre tant bien que mal ou mourir en accord avec les règles d'honneur édictées par la société des hommes. Plus généralement, la partition a été caractérisée par la violation de leur corps, de leur espace de vie et par le bouleversement de tout leur réseau social et familial. Comme leur parole est censurée, elles expriment leur souffrance au niveau corporel. Cependant le soutien des autres femmes permet de reconstruire partiellement leur existence, leur désespoir étant à la fois reconnu et dénié.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais In a context of political turmoil, the decision to migrate is often a strategy of survival in front of a destructive violence. This paper examines the spatial models constructed by women in the narratives of their personal experience of the Great Partition of 1947, which provoked communal violence. Interviews of women belonging to 50 Punjabi families are analysed. In spite of their tragic experience, their narratives are often formal. Women realized that their bodies were nothing but a symbol of an exchange of violence during the fights and of a competition between conflicting codes of honour. They had no other choice than to survive as well as possible or to die according to the rules of honour edicted by the men. More generally, the partition was a period when their own body and their domestic world were violated and their familial and social networks were disputed. As the verbal expression of their suffering was censured, it took the form of the langage of the body. However, some help was given by the community of women, allowing a partial reconstruction of their life, their despair being simultaneously recognized and denied.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1991_num_7_1_1276