Titre | L'extrême droite française et les immigrés en temps de crise. Années trente-années quatre vingts | |
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Auteur | Ralph Schor | |
Revue | Revue Européenne des Migrations Internationales | |
Numéro | Vol. 12, no 2, 1996 | |
Rubrique / Thématique | 10ème anniversaire |
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Page | 241-260 | |
Résumé |
Les années 1930 comme les années 1980 sont marquées en France par une profonde crise économique, sociale et morale. Chaque fois l'extrême droite exploite le climat général d'inquiétude pour mettre les immigrés au centre du débat et leur imputer la responsabilité des troubles. Les extrémistes oublient les origines démographiques et économiques de l'immigration. En revanche, ils attribuent la venue des étrangers aux manoeuvres politiques de la gauche et de la droite antinationale.
Les immigrés installés dans le pays sont accusés de faire naître le chômage, d'accaparer les logements et les lits d'hôpitaux, d'aggraver la délinquance, de se livrer à d'obscurs complots politiques, de détruire l'identité française. Les groupes désignés comme les plus dangereux sont les Juifs dans les années 1930 et les Maghrébins dans les années 1980. Aussi l'extrême droite veut-elle fermer les frontières, restreindre l'accès à la nationalité, refouler un maximum d'étrangers. Le racisme, exprimé communément dans les années 1930, n'est plus aujourd'hui affiché ouvertement que dans des groupes marginaux. Mises à part cette différence et l'origine des groupes vus comme les plus dangereux, la xénophobie se manifeste depuis un demi-siècle selon des schémas ayant peu varié. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Like the 1930s, the 1980s were characterized, in France, by a profound economic, social, and moral crisis. As usual, the far right exploited the general mood of anxiety to place immigrants in the center of the debate, blaming the immigrant communities for the country's problems. The extremists forget the demographic and economic sources of immigration. Instead, they attribute the arrival of foreigners to political maneuvers by the left and the anti-national right.
Immigrants settled in France are accused of being a source of unemployment, of occupying more than their share of housing and hospital beds, of aggravating crime, of indulging in obscure political plots, and of destroying French identity. In the 1930s, the group designated as most dangerous was the Jews; in the 1980s, it was the North Africans. As a result, the extreme right urges that borders be closed, that access to citizenship be restricted, that as many foreigners as possible be turned away. Although racist ideas were commonly expressed in the 1930s, they are no longer openly espoused today, with the exception of certain fringe groups. But, aside from this difference and the origin of the groups perceived as most threatening, the modus operandi of the xenophobic process has varied little in 50 years. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1996_num_12_2_1075 |