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Titre Gouvernement urbain et production de la ségrégation : quelles leçons de la « ville d'apartheid » ? Une comparaison Johannesburg-Los Angeles
Auteur Claire Benit
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro Vol. 14, no 1, 1998 La ville destabilisée ? Faits et représentations
Page 159-192
Résumé L'article s'interroge sur la notion de « ville d'apartheid », forme exacerbée ou forme exceptionnelle de la ségrégation urbaine ? L'organisation volontariste et systématique de la ségrégation urbaine en constitue une première spécificité. Toutefois, à travers une comparaison entre les villes de Johannesburg et de Los Angeles, l'auteur montre que la notion de « ville d'apartheid », telle qu'elle est habituellement comprise et utilisés, n'est souvent que la radicalisation des phénomènes de ségrégation plus classiques ; le zonage résidentiel des groupes par des plans d'urbanisme exclusifs, la disjonction fiscale entre espaces déshérités et espaces favorisés, le mythe des sociétés séparées et des vertus d'une démocratie locale parfois ambiguë, tous ces mécanismes désignés pour dénoncer la « ville d'apartheid » semblent également à l'oeuvre dans une ville comme Los Angeles. La racialisation et l'ethnicisation des ségrégations résidentielles, plus poussées qu'ailleurs, constituent une deuxième spécificité de la « ville d'apartheid ». La démultiplication des différenciations raciales et ethniques des groupes et des espaces fut d'autant plus puissante qu'aux mécanismes de ségrégation institutionnelle souvent s'ajouter des effets d'agrégation des groupes ainsi construits. Ces effets semblent perdurer aujourd'hui alors même que l'on passe progressivement d'une ségrégation ethnique à une ségrégation socio-ethnique, et que les modes de gouvernement urbain mis en place depuis la fin de l'apartheid semblent donner les moyens d'une lutte contre la production institutionnelle des ségrégations urbaines.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The racialization and ethnicization of urban segregations can be considered a a second specifity. Numerous racial and ethnic differenciations of space were constructed, not only by institutional means, but also by the agregated dynamics of such constructed groups. These agregated dynamics are still active today, even if socio-ethnic segregation tends to replace ethnic segregation, and in spite of powerful post-apartheid forms of local government aimed at at fighting the institutional production of segregation. This paper questions the notion of the « apartheid » : what are its specificities, between the uniqueness of the apartheid system and the worldwide phenomenon of urban segregation ? A first specificity can be seen in the unicity of this explicit, voluntary ans systematic organization of urban segregation. However, through a comparison between Johannseburg and Los Angeles City, the author shows that is pointed through the common use of « apartheid city » is not so specific : the residential zonning through exclusionary urban planning, the fiscal disjunction between wealthy and improvershed spaces, the myth of separate societies as a means to implement an ambiguous local democracy, can also befound in a metropolis like Los Angeles.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1998_num_14_1_1615