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Titre L'intervention du facteur « immigration » dans les relations turco-européennes
Auteur Hasan Basri Elmas
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro Vol. 14, no 3, 1998
Page 77-101
Résumé Cet article met en relation l'évolution démographique, économique et politique de la Turquie depuis la fin des années cinquante avec le développement des flux d'émigration et avec les relations de la Turquie avec la Communauté Européenne. Face à une croissance très rapide de la population, les pouvoirs publics ont cherché à exporter l'excédent de main-d'œuvre que l'économie du pays était incapable d'absorber. De plus, ils ont compté sur les remises des émigrants pour équilibrer une balance des paiements déficitaires. Pendant les années soixante les pressions migratoires vers l'Europe ont été en partie régulées par des accords de main-d'œuvre. Mais le freinage de l'immigration décidé par les pays européens en 1973-74 remet en cause cette politique. Or les Accords d'Ankara, signés en 1963, envisageaient l'entrée de la Turquie dans l'Europe et la mise en place progressive de la libre circulation. La non application de cette disposition est un important point de litige entre la Turquie et les pays de la Communauté. Le fort potentiel d'émigration actuel de Turquie est ensuite décrit, avec ses déterminants économiques et politiques. Les politiques européennes de maîtrise de l'immigration, qui sont essentiellement de nature sécuritaire, ne prennent pas en compte toutes ces nouvelles dimension. L'analyse du cas turc démontre l'inefficacité des mesures adoptées par les pays européens, car l'effectif des populations originaires de Turquie, turque et kurde, a été multiplié par quatre depuis 1974, passant de un à quatre millions de personnes.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais This article compares the demographic, economic and political changes in Turkey since the end of the Fifties, with the development of the emigration floods and with the relations between Turkey and the European Community. Faced with a very rapid population growth, the authorities have sought to export the excess manpower that the country's economy was inable to absorb. Moreover, they counted on these emigrants remittances to counterbalance the deficit in the balance of payments. During the Sixties the migratory pressures towards Europe were partly regulated by manpower agreements. But, this policy has been called into question by slowing down of immigration, decided by the European countries in 1973-1974, while the Ankara Agreements, signed in 1963, considered the integration of Turkey to Europe and the progressive setting up of free circulation. The non-application of this agreement is an important point of contention between Turkey and the European Community countries. The current strong potential for emigration in Turkey is then described, with its political and economic determining factors. The European policies for mastering immigration, which are essentially of a security nature, do not take all of these new dimensions into account. The analysis of the Turkish case shows the inefficiency of the measures adopted by the European countries, since the figures for populations of Turkish origin, Turks and Kurds, has quadrupled since 1974, increasing from 1 to 4 million people.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1998_num_14_3_1645