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Titre Le Sahara libyen dans les nouvelles configurations migratoires
Auteur Olivier Pliez
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro Vol. 16, no 3, 2000
Page 165-181
Résumé Traditionnellement pays d'immigration où viennent travailler des ressortissants du Monde arabe, la Libye tend à être de plus en plus attractive pour les migrants d'Afrique sub-saharienne. Le panafricanisme prôné par le régime de Mouammar Kadhafi explique pour partie cette amorce de basculement migratoire. Toutefois, il apparaît que cette question concerne l'ensemble du Sahara maghrébin. Une organisation spatiale, fondée sur l'intensification des mobilités transnationales, se met en place dans le Sahara central, en position médiane entre l'Afrique de l'Ouest et le littoral maghrébin qui n'est pas sans rappeler celle que l'on constate déjà le long de certains littoraux (notamment nord-marocain) et îles de la Méditerranée. Les déplacements de personnes (migrants, réfugiés, nomades) et des échanges de marchandises contribuent lier les « villes d'État » par-delà les frontières. Dans les limites du Sahara, cet espace est construit dans la durée car il s'appuie sur les relations entretenues par des sociétés dispersées entre différents États. Au-delà, lorsque la conjoncture politique le permet, il s'intègre à des réseaux plus vastes et capte des flux de migrants dont l'objectif est de poursuivre leur itinéraire jusque dans le Maghreb septentrional voire l'Europe. Toutefois, les difficultés de circulation les conduisent souvent à rester dans le Sahara, ces espaces supposés de transit, deviennent de plus en plus espaces de migration « par défaut ». Ainsi, les villes et les villages du Sud libyen changent : extension de l'habitat informel, émergence d'espaces commerçants et d'un cosmopolitisme lié à la diversité des populations présentes dans ces supposés « confins sahariens ».
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Traditionally a country of immigration where nationals from the rest of the Arab world come to work, Libya is becoming more and more attractive to migrants from sub-Saharan Africa. The pan-Africanism advocated by the regime of Mouammar Kadhafi explains, in part, this initial movement toward change in migratory patterns. At the same time, this question seems to affect to the entire North African Sahara. A spatial organisation based on intensified trans-national mobility is taking shape in the central Sahara, at the midpoint between West Africa and the North African coast. This spatial organisation is similar to that already found along other coastlines (specifically the north Moroccan coast) and among the Mediterranean islands. The flow of people (migrants, refugees, nomads) and of merchandise connects them to « cities of the State » beyond borders. Within the limits of the Sahara, this space is constructed through time, as it is dependent upon the relations maintained by different societies dispersed around different states. Beyond this, and whenever the political situation permits, this space integrates itself into more extended networks and incorporates the flow of migrants who aim to pursue their itinerary into the North African states and even into Europe. However, restrictions of movement often lead these migrants to stay in the Sahara, supposedly spaces of transit, transforming these spaces into migratory destinations « by default ». In this manner, the towns and villages of southern Libya are changing, producing an extension of informal settlements, the emergence of spaces for commerce and cosmopolitanism tied to the diversity of the populations present in these supposed « Saharan confines ».
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_2000_num_16_3_1746