Titre | The «Régénération of Africa». An Important and Ambiguous Concept in 18th and 19th Century French Thinking about Africa | |
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Auteur | François Manchuelle | |
Revue | Cahiers d'études africaines | |
Numéro | Vol. 36, no 144, 1996 | |
Rubrique / Thématique | Hommage |
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Page | 559-588 | |
Résumé |
La «régénération de l'Afrique»: importance et ambiguïté d'un concept de la pensée française du XVIIIe et XIXe siècle sur l'Afrique. En réfléchissant sur l'évolution historique des sociétés humaines, les penseurs français du xvme siècle définissent des paires d'oppositions conceptuelles qui continuent d'informer notre perception des sociétés non industrielles : cultures orales vs cultures lettrées, économies d'autosubsistance vs économies marchandes, sociétés sans État vs sociétés à État, « état de nature » vs civilisation. De façon générale, si des historiens considéraient la «civilisation » de leur époque (avec son « despotisme », son « luxe ») comme une conception d'« état de nature » essentiellement bon quoique sous-développé, ils estimaient en même temps qu'il était possible de créer une civilisation qui serait plus proche d'un véritable projet de la nature. De là l'importance de l'idée de « régénération », idée qui occupe une position centrale dans la Révolution française. Le concept de « régénération » joua également un rôle déterminant dans l'histoire moderne de l'Afrique. Les historiens européens estimaient en effet que l'Afrique avait été pervertie par la traite des esclaves puisque celle-ci avait détruit les «républiques» primitives et les avait remplacées par des « despotismes corrompus». Cependant l'Afrique pouvait être régénérée par l'éradication des despotismes, le développement de l'agriculture et la reviviscence des anciennes cultures patriarcales. Ainsi le concept de régénération fut à la fois à l'origine de la colonisation et du nationalisme africain contemporain qui s'applique à faire revivre les cultures traditionnelles dans le cadre de régions démocratiques. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
When reflecting about the historical development of societies, 18th-century French liberals and philosophes defined sets of semantic oppositions that continue to delineate our thinking about nonindustrial societies: oral vs written culture, subsistance vs market economy, stateless vs state societies, and 'state of nature' vs 'civilization'. In general, French liberals looked at 'civilization' in the 18th century (with its 'despotisms', its 'luxury', etc.) as a perversion of an essentially good, albeit undeveloped, 'state of nature', but they believed that one could create a civilization that would be doser to nature's intentions. Hence the importance of the idea of 'regeneration', a central concept of the French Revolution. 'Regeneration' also played a crucial role in the modem history of Africa. European liberals thought that Africa had been perverted by the slave trade, which had destroyed healthy primitive 'republics' and replaced them with corrupt 'despotisms'. But Africa could be 'regenerated' through the removal of 'despotisms', the promotion of agriculture, and the revival of its ancient patriarchal cultures. Thus the concept of 'regeneration' led to both colonization and modem African nationalism with its concern for a revival of traditional African cultures under democratic governrnents. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1996_num_36_144_1854 |