Contenu de l'article

Titre The Prayer Economy in a Malian Town
Auteur Benjamin F. Soares
Mir@bel Revue Cahiers d'études africaines
Numéro Vol. 36, no 144, 1996
Rubrique / Thématique
Études et essais
Page 739-753
Résumé Cet article examine le rôle de l'« économie de la prière » dans une ville malienne, c'est-à-dire la gamme de pratiques à la fois complexes et répandues grâce auxquelles des présents sont offerts en abondance à des chefs religieux musulmans. Il est consacré à l'étude des chefs renommés de deux confréries sufi, de leurs nombreux disciples et des relations qui définissent le champ de ces transferts de dons. Il montre que l'« économie de la prière » fonctionne grâce à la circulation intense de capital économique, politique et symbolique que les acteurs sociaux convertiraient d'un domaine à l'autre et qui conjoint, en certains lieux, les intérêts des élites économiques et politiques avec ceux des chefs religieux. Les caractéristiques de l'économie de la prière représentent un changement important de l'organisation de la pratique religieuse, situation dans laquelle les relations entre les leaders religieux et les clients des autres élites ne sont plus médiatisées par l'appartenance à une confrérie sufi particulière mais par le recours à des symboles vitaux pour la société. Un tel glissement met aussi en lumière la fragilité de la domination de l'économie de la prière, aspect qui est analysé dans la dernière partie de l'article.
Résumé anglais This paper discusses the prayer economy in a Malian town, the rather complex but pervasive practices in which gifts are given to certain Muslim religious leaders on a large scale. It focuses on the celebrated leaders of two Sufi brotherhoods, their numerous followers, and their relationships that set the context for the gift transfers. It shows how the prayer economy operates through the circulation of capital economic, political, and spiritual or symbolic which social actors convert from one domain to another, with the resuit that in particular places, the economy fuses economic and political elites with the religious leaders. This feature of the prayer economy marks a significant shift in the organisation of religious practice, a situation where ties between religious leaders and some, mostly elite followers are no longer mediated primarily through membership in a particular Sufi brotherhood but rather through access to some of the central tokens of value in the society. Such a shift also points to the fragility of the hegemony of the prayer economy that is discussed in the last part of the essay.
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1996_num_36_144_1865