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Titre Segmentarité et violence dans l'espace somali, 1840-1992
Auteur Gérard Prunier
Mir@bel Revue Cahiers d'études africaines
Numéro Vol. 37, no 146, 1997 La Corne dans tous ses États
Rubrique / Thématique
Segmentarité et état
Page 379-401
Résumé Souvent décrite comme un trait quasiment pathologique de la société Somalie, la violence doit être vue comme un élément fonctionnel dans une société nomade vivant dans un environnement aride, mais à l'intérieur des règles du xeer qui présupposent une étroite subordination de la violence aux logiques lignagères. À partir du début du XIXe siècle, les transformations culturelles et économiques du monde somali vont amener la violence à changer de sens et à devenir pathologique dans la mesure où elle se détachera de ses règles et de ses logiques anciennes pour devenir un instrument neutre et d'autant plus anomique que les dynamiques de ses anciennes bases claniques subsisteront sans qu'il ne s'y rattache plus de sens. L'introduction de l'État, construction plus mafieuse que rationnelle dans l'espace somali, poussera ce processus jusqu'à un paroxysme qui amènera l'explosion des structures « modernes » et l'implosion des structures « traditionnelles », laissant une société à reconstruire entièrement.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Though often described as a nearly pathological characteristic of Somali society, violence should be seen as a functional element in a nomadic society living in an arid environment and under the rules of the xeer, which subordinated violence to "lineage logics". Since the beginning of the 19th century, culturai and economic transformations have changed the meaning of violence and made it pathological. Less and less subject to the old rules, violence tends to become a neutral means that is even more anomic insofar as it is still grounded in the clans but without social meaning. The introduction of the state—more a Mafia than a rational construction—pushed this process to an extreme: it caused "modem" structures to explode and traditional ones to collapse. What is left behind is a society that has to be completely rebuilt.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1997_num_37_146_3519