Titre | Du Congo des rébellions au Zaïre des pillages | |
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Auteur | Isidore Ndaywel è Nziem | |
Revue | Cahiers d'études africaines | |
Numéro | Vol. 38, no 150-152, 1998 Disciplines et déchirures. Les formes de la violence | |
Rubrique / Thématique | Études et essais |
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Page | 417-439 | |
Résumé |
Ce texte s'efforce de comprendre les motivations du « rejet » des solutions violentes, lequel a caractérisé la transition politique du Zaïre. Il commence par noter que ce pays n'est pas ignorant des méthodes violentes, tant le recours à la force a jalonné son parcours post-colonial. Articulées en trois cycles successifs, les « guerres » du passé, chaque fois suscitées par la population, ont toujours conduit à des répressions sanglantes. Ce sont donc les expériences malheureuses du passé qui ont conduit ces populations à se méfier des manières fortes et à les considérer comme formes d'illusion qui amènent plus de problèmes qu'elles n'en résolvent. Pendant longtemps le régime de Mobutu s'est employé à entretenir délibérément une mémoire du passé, à discréditer la violence « d'en bas » et à utiliser cette attitude comme mode de légitimation de la violence « d'en haut ». Le comportement de la transition a donc été victime d'une telle manipulation. C'est ainsi que les « journées mortes » et les « pillages » en étaient arrivés à constituer les expressions les plus « violentes » que les Zaïrois d'hier pouvaient encore s'accorder. Dans cet entendement, la seule violence susceptible de s'imposer était celle qui pouvait naître de l'imprévu et se développer suivant ses mécanismes propres, sans avoir à compter, de manière déterminante, sur la population. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Why were violent solutions "rejected" during the democratic transition in the last days of Mobutu's regime, even though violent methods had been used just after independence? In three successive cycles, these past "wars", in each case set off by the population, led to violent repression. Owing to these experiences, people were wary of strong-arm methods and consi-dered them to be "forms of illusion" that caused more problems than they settled. For a long time, Mobutu's regime endeavored to deliberately keep this memory of the past alive, to discredit violence from "the bottom" and to use this attitude as a means for legitimating violence from "the top". The transition fell victim to this manipulation. "Looting" and "shut-downs" thus came to be the most "violent" acts on which the people of Zaire could agree. Hence, violence could only take the form of unexpected events developing on their own without having to count on the population's support. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1998_num_38_150_1809 |