Titre | Les traumatismes des affirmations identitaires, ou la malédiction de n'être rien | |
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Auteur | Bogumil Jewsiewicki | |
Revue | Cahiers d'études africaines | |
Numéro | Vol. 38, no 150-152, 1998 Disciplines et déchirures. Les formes de la violence | |
Rubrique / Thématique | Chronique bibliographique |
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Page | 627-637 | |
Résumé |
À partir de quelques publications récentes, j'aborde la violence qui résulte de l'acte d'affirmation de soi en tant qu'entité sociale et en tant qu'exigence de la reconnaissance de cette entité. Cette violence, qu'elle soit exercée sur d'autres ou qu'elle soit subie, particularise cette entité, mais en l'excluant de l'universel. Deux questions se posent alors : d'une part, quels sont les recours légitimes à la violence, et, d'autre part, comment maîtriser, discipliner l'expérience de la violence ? S'estimant condamnés à n'être rien, rélégués dans l'oubli, des groupes et des individus s'en emparent, l'arrachent aux institutions établies afin d'affirmer leur droit à la reconnaissance. L'identité particulière se transforme alors en un universel au nom duquel on exerce la violence. De la part des victimes, le devoir de témoigner les pousse à passer outre à l'incrédulité devant l'inhumain et à construire des narrations de l'indicible. Une expérience traumatique se trouve disciplinée et historicisée ; ce qui est advenu devient une fatalité qui marque au fer rouge l'identité et réclame vengeance ou violence préventive. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
This review of a few recent publications focuses on the violence resulting from asserting oneself as a social entity and demanding recognition of this entity. This violence, whether suffered or exercised on others, particularises this entity but by excluding it from the universal. Two questions thus arise. When is recourse to violence legitimate? And how to control and discipline the experience of violence? Feeling forgotten and condemned to being nothing, some groups and individuals use violence, seizing it from established institutions, in order to obtain recognition. Their identity then changes into a universal in the name of which violence is exercised. As for the victims, the duty to bear witness leads them beyond their incredulity in the face of inhuman actions; they construct narrative accounts of what lies beyond words. Thus disciplined, the traumatic experience enters history. What has happened becomes a fatality that brands the identity and either daims vengeance or calls for preventive violence. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1998_num_38_150_1819 |