Contenu de l'article

Titre Les pays d'Europe centrale et orientale sont-ils fortement exposés aux chocs sectoriels et géographiques vis-à-vis de la zone euro ?
Auteur Jérôme Trotignon
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 36, no 2, juin 2005
Rubrique / Thématique
Approches théoriques et méthodologiques
Page 109
Résumé La décennie 1990 est marquée par le redéploiement du commerce extérieur des PECO vers TUE qu'ils ont ensuite, pour la plupart, intégrée. Leur future adhésion à la zone euro met aujourd'hui en avant le risque de choc asymétrique externe dû à une trop forte dépendance envers un secteur ou un pays client. Nous construisons dans cet article deux indicateurs - sectoriel et géographique - d'exposition aux chocs commerciaux à partir de la symétrie des structures d'exportation d'un futur membre avec l'UEM et de l'ouverture commerciale du futur membre. Cela nous permet d'établir un classement des PECO en fonction de la réalisation du critère de Kenen reformulé, puis transposé à la diversité géographique des exportations. Les résultats, comparés à ceux des deux pays de l'UEM les plus exposés aux chocs sectoriel et géographique (la Finlande et l'Irlande), témoignent d'un risque généralement prononcé. Un inventaire des couples pays/branche et pays/destination susceptibles d'être à l'origine de chocs à fort impact macroéconomique montre que la Bulgarie et la Slovaquie, et plus encore l'Estonie et la Lettonie, concentrent les risques majeurs. Le processus de convergence réelle de la Bulgarie et de la Lettonie avec l'eurozone ne semblant pas être amorcé, ces deux économies pourraient envisager de reporter leur participation à l'UEM ou de créer préalablement un fonds de stabilisation conjoncturel. Cette recommandation est contraire à la thèse de l'endogénéité des ZMO, avancée lorsque le commerce intra- branche s'intensifie. Mais la hausse de la part du commerce intrabranche entre un PECO et l'UEM ne correspond pas nécessairement à une moindre exposition aux chocs étudiés. Ainsi, au cours de la décennie 1990, l'essor de ce commerce se double d'une plus grande vulnérabilité aux chocs sectoriels en Lettonie comme l'atteste l'évolution des ventes de sa filière
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Are central and eastern European economies highly exposed to sectoral and geographic shocks vis-à-vis the euro area? During the 1990s, central and eastern European economies redirected their external trade towards the EU. Most of these countries have joined the EU, and will soon be joining the euro area, whence the possibility of external asymmetric shocks resulting from an overdependence on a sector or destination. Two indicators (sectoral and geographic) are worked out to measure the exposure to trade shocks: the symmetry of the export structures of a future member with the euro area and its trade openness. Central and eastern economies can thus be classified by their compliance with the Kenen criterion, revised and transposed to the geographic diversity of exports. In comparison with the two countries of the euro area most vulnerable to sectoral and geographic shocks (Finland and Ireland), the results indicate a high exposure to such a risk. Bulgaria, Slovakia and, even more, Estonia and Latvia stand out on the list of pairs by country/branch and country/destination that are liable to be at the origin of a macroeconomic shock. Since Bulgaria and Latvia have not actually started converging with the euro area, they might consider postponing membership in the EMU or implementing a cyclical stabilization fund before joining. This recommendation runs counter to the endogenous OCA theory, which is invoked when intra-industry trade grows. But an increase in the proportion of such trade between an economy in central or eastern Europe and the euro area does not necessarily reduce exposure to the aforementioned shocks. During the 1990s, growing intra-industry trade went in hand with increasing vulnerability to sectoral shocks in Latvia, evidence of this being what happened in the branch of textiles.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_2005_num_36_2_1710