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À partir de matériaux empiriques, l'article dresse un bilan des transformations économiques et sociales de la période post-collectiviste en montrant comment se recomposent les formes spatiales qui structurent les territoires ruraux. Après avoir défini le cadre heuristique et méthodologique de la recherche de terrain, l'étude retrace les itinéraires de dé-collectivisation en les replaçant dans le temps long de la transformation des formes sociales de production. Le changement de système politique, économique et social ouvre sur un temps de recomposition des territoires ruraux. À partir de l'observation des processus de diversification des fonctions et des usages, on analyse les modalités différenciées du processus de recomposition. Les trajectoires territoriales procèdent de la combinaison spécifique d'un effet de temps et d'un effet de lieu. Une grille de lecture de ces trajectoires de recomposition est proposée.

L'article s'inscrit dans la lignée des travaux consacrés aux divers aspects du rôle de la culture dans le développement urbain. Si cette problématique a déjà été abondamment traitée dans la littérature internationale, et tout particulièrement occidentale, elle ne fait qu'émerger dans les pays d'Europe centrale et orientale tant au niveau de la théorie qu'à celui de la pratique. Parmi les nombreux aspects du rapport entre culture et développement urbain, on s'intéressera au rôle de la culture dans l'évolution de la dimension internationale d'une capitale récemment sortie de la fermeture forcée que lui avait imposée le socialisme d'État. On se propose de passer en revue les éléments du rôle culturel international de Budapest à travers diverses études de cas : l'activité des institutions, l'effet des grands investissements culturels et des événements culturels internationaux. L'analyse se concentre sur deux axes : quelle sont la direction principale et le caractère des relations culturelles internationales ? Ces relations permettent-elles à Budapest de remplir la fonction de « ville-pont » ? En réalité, le rôle international de la capitale est encore assez restreint, en raison notamment de problèmes de financement. À l'aube de l'intégration européenne, Budapest n'est pas encore une véritable « ville-pont », du moins en ce qui concerne ses relations culturelles : elle demeure une ville d'accueil, dominée par les relations et les influences issues des pays occidentaux.

À la sortie du socialisme, les pays d'Europe de l'Est ont dû réinventer leur modèle énergétique, auparavant ancré dans le schéma d'échanges polarisés du Conseil d'Assistance Économique Mutuelle (CAEM). L'incorporation de ces pays dans le marché européen unique de l'énergie, encore en gestation, implique la restructuration des industries en réseaux - l'électricité et le gaz - de même que l'amélioration de la situation énergétique globale. S'il est probable qu'à long terme, cette intégration aboutisse à une convergence progressive Est-Ouest en matière d'énergie, dans l'immédiat, c'est une sub-régionalisation des marchés électrique et gazier qui se profile en Europe de l'Est.

La décennie 1990 est marquée par le redéploiement du commerce extérieur des PECO vers TUE qu'ils ont ensuite, pour la plupart, intégrée. Leur future adhésion à la zone euro met aujourd'hui en avant le risque de choc asymétrique externe dû à une trop forte dépendance envers un secteur ou un pays client. Nous construisons dans cet article deux indicateurs - sectoriel et géographique - d'exposition aux chocs commerciaux à partir de la symétrie des structures d'exportation d'un futur membre avec l'UEM et de l'ouverture commerciale du futur membre. Cela nous permet d'établir un classement des PECO en fonction de la réalisation du critère de Kenen reformulé, puis transposé à la diversité géographique des exportations. Les résultats, comparés à ceux des deux pays de l'UEM les plus exposés aux chocs sectoriel et géographique (la Finlande et l'Irlande), témoignent d'un risque généralement prononcé. Un inventaire des couples pays/branche et pays/destination susceptibles d'être à l'origine de chocs à fort impact macroéconomique montre que la Bulgarie et la Slovaquie, et plus encore l'Estonie et la Lettonie, concentrent les risques majeurs. Le processus de convergence réelle de la Bulgarie et de la Lettonie avec l'eurozone ne semblant pas être amorcé, ces deux économies pourraient envisager de reporter leur participation à l'UEM ou de créer préalablement un fonds de stabilisation conjoncturel. Cette recommandation est contraire à la thèse de l'endogénéité des ZMO, avancée lorsque le commerce intra- branche s'intensifie. Mais la hausse de la part du commerce intrabranche entre un PECO et l'UEM ne correspond pas nécessairement à une moindre exposition aux chocs étudiés. Ainsi, au cours de la décennie 1990, l'essor de ce commerce se double d'une plus grande vulnérabilité aux chocs sectoriels en Lettonie comme l'atteste l'évolution des ventes de sa filière

La contrainte budgétaire comme identité comptable est un concept fondamental de la microéconomie standard. Clower l'a réinterprété comme un postulat de planification rationnelle. La notion de contrainte budgétaire lâche (CBL), forgée pour la première fois par Kornai en 1979 dans le contexte d'un régime socialiste, est une hérésie selon la microéconomie standard pour laquelle la contrainte budgétaire est par définition dure. Cependant, ce concept est à présent appliqué à l'analyse de la transition post-socialiste, des économies émergentes, des économies en voie de développement, voire des économies capitalistes avancées. Pendant les quinze dernières années, le caractère général de la CBL a suscité l'intérêt pour une représentation formelle qui s'attache à la comprendre comme un problème d'asymétrie de l'information. La CBL se réduit alors à une incohérence temporelle, c'est-à-dire le manque d'engagement crédible de la part du Principal. Ainsi la CBL s'intègre dans la nouvelle microéconomie et perd toute sa spécificité institutionnelle. Sur le plan théorique, la négligence de cette spécificité appauvrit le concept de la contrainte budgétaire lâche et nous amène à revoir les prémisses sur lesquelles ce concept est fondé dans son acception originelle et à nous interroger sur les tensions et contradictions théoriques chez Kornai qui, dès le départ, ont empêché l'émergence d'une théorie institutionnelle plus cohérente de la CBL.

La divergence des trajectoires des économies en transition est telle que la diversité des chemins empruntés semble désormais avoir remplacé la convergence comme paradigme. Aussi les économistes, tous courants confondus, se sont-ils adonnés à un vaste effort d'interprétation dont cet article rend compte d'un point de vue critique. Les thèses qui ont été avancées soulèvent, cela va sans dire, de sérieux problèmes théoriques et méthodologiques qui sont au cœur non seulement du débat entre le paradigme standard et les courants hétérodoxes mais aussi du débat visant à donner des fondements cohérents au paradigme hétérodoxe en économie. Cependant, les enjeux de la polémique dépassent les explications que l'on peut fournir sur la divergence des trajectoires réelles des économies en transition. Ils incluent la question de la scientificité des problématiques issues des approches standard et institutionnaliste. La controverse méthodologique sous- jacente permet alors de révéler de nouvelles délimitations entre les programmes de recherche et de discerner de nouvelles approches possibles.