Titre | Les communistes tchèques face à leur passe | |
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Auteur | Françoise Mayer | |
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest | |
Numéro | vol 31, no 3, septembre 2000 | |
Rubrique / Thématique | Les communistes en Europe centrale |
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Page | 21 | |
Résumé |
Le Parti communiste de Bohême et Moravie (PCBM) présente cette particularité de rester une force significative de l'échiquier politique tchèque, alors même qu'il développe à l'égard du passé un discours en porte à faux avec les valeurs revendiquées par le nouveau régime. Cette situation paradoxale oblige à repenser les conditions de la trajectoire des communistes tchèques dans toute leur historicité et à s'interroger sur la place et l'importance réelles du "rejet communiste" dans les recompositions politiques après 1989. Parler des communistes après 1989 dans les sociétés post-communistes pose en général un sérieux problème d'identification : de qui parle-t-on ? des ex "nomenkla- turistes", des ex-communistes convertis dans les sphères politiques ou économiques, des membres des partis néo-communistes ou réformés ? La référence au passé et au régime communiste joue un rôle différent dans les dispositifs identitaires de chacune de ces catégories. Alors que les "rénovateurs" communistes du début des années 1990 ont eu tendance à "évacuer" la relation au passé - dans des discours qui brouillèrent leur image dans le camp communiste -, les "conservateurs", à partir de 1993, ont remodelé l'identité partisane à partir d'une réaffirmation de l'héritage communiste. Ce discours qui emprunte au discours passé mais s'élabore dans des conditions nouvelles (nationales et internationales) a pour ambition de redonner au communisme, en tant que mouvement et idéologie, sa place dans les références tchèques et au PCBM sa légitimité dans la gauche tchèque. Face aux contradictions et aux failles de la décommunisation tchèque, cette construction mémorielle axée autour de la souveraineté nationale rejoint parfois l'argumentation d'autres tendances politiques. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The Communist Party of Bohemia and Moravia (CPBM) stands out because it still represents a significant force in Czech politics even though it has worked out a discourse about the past that falls out of line with the values advocated by the new political system. This paradoxical situation forces us to reconsider the conditions underlying the historical itinerary of Czech Communists and to reassess the impact of a "rejection of Communism" in post-1989 political realignments. How to identify "Communists" in the post-Communist societies that have emerged since 1989? Who are we talking about? former officials in the party system? former party members who have turned to politics or now hold positions in the economy? members of reformed or "neo-" Communist parties? References to the past play a different role in the identities of each of these categories. Whereas Communist "renovators" in the early 1990s tended to skirt around the past in an attempt to blur their image, the "conservatives" have, since 1993, Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_2000_num_31_3_3037 |