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Titre Les partis anti-système dans la Roumanie post-communiste
Auteur Antoine Roger
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 31, no 2, juin 2000
Page 101
Résumé Trois partis politiques roumains - le PSM, le PUNR et le PRM - s'opposent catégoriquement aux réformes engagées depuis 1990 : ils ne se contentent pas d'exercer une « fonction tribunitienne » au sens où l'entend Georges Lavau mais aspirent à renverser l'ordre établi. En nous appuyant sur la notion de parti anti-système, nous pouvons mettre en évidence le caractère bifide de leur structure interne. Dans chacun des cas, une logique de dédoublement doctrinal est à l'œuvre. Une faction légaliste souhaite pénétrer le système politique pour le miner de l'intérieur ; elle recherche une alliance avec le PDSR, parti à vocation majoritaire qui s'oppose à une libéralisation accélérée de l'économie sans remettre en cause le principe même des réformes. Une faction séditieuse entend attaquer le système politique frontalement, sans se commettre avec aucune formation extérieure. Les rapports de force entre les deux factions diffèrent d'un parti à l'autre et sont du reste évolutifs. Le PDSR entretient des relations tendues avec les partis anti-système. Qu'il soit au pouvoir (1992-1996) ou dans l'opposition (1996-...), il doit s'assurer de quelques contreforts politiques. Il sollicite le soutien des factions légalistes mais ne peut accepter sans risque de compromission une alliance avec les factions séditieuses abritées par les mêmes formations. Son programme politique est adultéré par cette tension. Les partis anti-système exercent ainsi un pouvoir parasitaire.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Three Romanian political parties (PSM, PUNR and PRM) have categorically opposed the economic reforms introduced since 1990. Not satisfied with filling the "tribuni- tian function" defined by Georges Lavau, they intend to overthrow the existing political order. The concept of an antisystem party sheds light on the dual internal structure and the "logic of doctrinal doubling" inside each of these parties. A legalist faction wants to infiltrate the political system so as to undermine it from the inside. It is seeking an alliance with the PDSR, a party that, pursuing a majority in Parliament, opposes accelerating the liberalization of the economy but does not refuse the very principle of reforms. Meanwhile, a seditious faction intends to launch a frontal attack on the political system without becoming involved with any other formation. The equilibrium between these two factions varies from one party to another and over time. Relations between the PDSR and the antisystem parties are strained. Whether in office (1992-1996) or in the opposition (1996-...), the PDSR has to rely on other political forces. It seeks the support of legalist factions, but cannot, without compromising itself, accept an alliance with the seditious factions. This tension has altered its political program; the anti- system parties thus exert a parasitical power.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_2000_num_31_2_3027