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Titre L'Ostpolitik de l'Union européenne à la lueur de l'Accord d'association avec la République tchèque
Auteur Laszlo Nyssen
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 27, no 4, décembre 1996 L'élargissement à l'Est de l'Union européenne regards croisés
Rubrique / Thématique
L'élargissement à l'Est de l'Union européenne regards croisés
 I. Trajectoires nationales : République tchèque, Pologne, Hongrie
Page 15
Résumé Malgré l'apparente générosité du schéma d'association (dialogue politique très poussé, libéralisation asymétrique des échanges commerciaux) proposé par l'UE aux pays d'Europe centrale et orientale (PECO), ces derniers ont exprimé à plusieurs reprises des griefs à rencontre de l'Ostpolitik de l'UE. Cette incompréhension trouve sans doute son origine dans le fait que l'UE n'a pas toujours tenu suffisamment compte des susceptibilités et des blocages psychologiques qui caractérisent encore les relations entre les PECO. Ainsi, certains PECO, s 'estimant plus avancés que d'autres sur la voie des réformes politiques et économiques, refusent d'être mis sur un strict pied d'égalité par l'UE. Ceci explique en partie le refus par la République tchèque de l'insertion d'une clause suspensive remaniée dans l'accord d'association qu'elle a dû renégocier à la suite de la partition de la République federative tchécoslovaque. Cette revendication d'un traitement différencié explique également les réticences manifestées par certains pays du groupe de Visegrad à voir leur zone de libre-échange étendue plus à l'Est. La nouvelle approche adoptée par l'UE dans le dossier de l'adhésion des PECO laisse entrevoir une solution au dilemme que rencontre l'UE dans la définition de son Ostpolitik. En effet, en reconnaissant à tous les PECO une vocation à l'adhésion, l'UE apaise ceux qui craignaient l'apparition d'une nouvelle ligne de fracture en Europe. Par ailleurs, en subordonnant une éventuelle adhésion à un examen des performances d'un pays donné (et non d'un groupe de pays), l'UE permet aux PECO les plus avancés d'espérer une intégration plus rapide.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The European Union's Ostpolitik in the light of the Association Agreement with the Czech Republic. Despite the apparent generosity of the EU's association proposals (extensive political dialogue, asymmetrical liberalization of trade), Central and Eastern European countries (CEEC) have often voiced their grievances with regard to the Union's Ostpolitik. This misunderstanding probably has arisen because the EU has not always sufficiently reckoned with the psychological impediments and sensitivity that still characterize relations between countries in this region. For instance, certain CEECs - considering themselves to be farther ahead in political and economic reforms - refuse to be treated like the others. This partly accounts for the Czech Republic's refusal to have a modified suspensory clause inserted in the Association Agreement that it had to renegotiate following the breakup of Czechoslovakia. This demand for differentiated treatment also explains why some members of the Visegrad group have reserves about extending their free-trade zone farther east. The EU's new approach to admitting CEECs suggests a solution to the dilemma it has encountered when defining its Ostpolitik. By recognizing that all these countries may eventually join, the EU has calmed those that did not want to see a new wall dividing Europe. But by subordinating a country's application for membership to an examination of its own accomplishments (and not that of the group of which it is a part), the EU makes it possible for the more advanced countries to hope for a faster pace of integration.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1996_num_27_4_2818