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Titre Essai d'interprétation du nouveau nationalisme post-communiste : le cas yougoslave
Auteur Catherine Lutard
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 27, no 1, mars 1996
Page 133
Résumé Le cas yougoslave est un cas de nationalisme post-communiste parmi tous les autres pays communistes qui n'ont pas su résoudre la question nationale, dirigés par une classe politique avide de pouvoir. Le nationalisme post-communiste rencontré est nouveau, tout en faisant référence au système politique précédent qui, par différentes mesures, l'a rendu possible. L'équipe titiste avait préparé le terrain à l'idéologie nationaliste. En situation d'anomie, les acteurs sociaux, sans État, se construisent un nouvel État-Nation sur de nouvelles bases, essayant de faire table rase du passé. Cependant, la définition de la nation reste un problème épineux, favorisant toutes les spéculations possibles. Différents critères communs sont retenus (langue, religion, histoire, territoire, etc.) sans toutefois être pleinement satisfaisants. Il s'agit de critères avant tout politiques, le projet étant de créer une unité organique. Le nationalisme post-communiste se construit en opposition à l'Autre, dans un schéma régressif. L'idéologie du nationalisme post-communiste est présente chez tous les groupes nationaux, avec des rapports de force (notamment militaires) fondamentalement différents entre les divers groupes concernés. Il n'y a pas lieu de se montrer optimiste, l'analyse de ce phénomène en extension ne laissant présager à court terme aucune évolution favorable de la situation dans cette partie de l'Europe. L'absence d'affinités particulières pour la démocratie promet encore de beaux jours aux conflits guerriers nationalistes.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Towards an interpretation of the new post-communist nationalism : the case of Yugoslavia. The Yugoslav case is one of post-communist nationalism, among all the other communist countries which have been unable to resolve the nationalist question, driven by a power-hungry political class. The post-communist nationalism being encountered is a new phenomenon, though still having links with the preceding political system which, through different policies, made it possible. Tito's men prepared the ground for the growth of nationalist ideology. In a confused situation, the active elements in society, in the absence of a State, set about creating a new Nation-State, on new foundations, in an effort to make a clean break with the past. However, finding a definition for the nation remains a thorny problem, leaving the options open to every possible theory. Various common criteria are applied (language, religion, history, territory, etc.), none of them proving entirely satisfactory. The criteria involved are primarily political, the aim being to create an organic entity. Post-communist nationalism is built in opposition to the Other, along regressive lines. The ideology of post-communist nationalism is inherent within all nationalist groups, with fundamentally different power relationships (particularly military) among the various groups in question. There are few grounds for optimism, since extended analysis of this manifestation holds out little hope of any favourable short-term development in the situation in this part of Europe. The absence of special affinities with democracy offers a fair prospect of nationalist hostilities still to come.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1996_num_27_1_2777