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Titre Projet léniniste et héritage russe
Auteur Joseph Boumendil
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 27, no 1, mars 1996
Page 167
Résumé Le retard accumulé par la Russie en 1917, aussi lourd soit-il, ne peut être traité seulement comme un legs encombrant de l'ancien régime, dont le renversement aurait, selon une opinion répandue, provoqué une rupture franche dans le continuum historique du pays. Il est l'un des paramètres de la nouvelle société qui s'instaure après la révolution et qui se définit, avant tout, à travers le nouveau mode de rapports qu'elle entretient avec le pouvoir. Le propos ici n'est pas d'analyser le retard en tant que tel, c'est-à-dire les données statistiques et économiques qui le sous-tendent, mais de comprendre la fonction que ce concept occupe dans le discours léniniste. De même, ce n'est pas en tant que legs matériel (économique et institutionnel) que l'héritage russe est abordé. L'auteur centre son analyse sur le poids de cet héritage dans l'idéologie bolchevique et cherche à mettre en valeur les éléments de continuité, qui, par delà la rupture, relient le nouveau régime à l'ancien. En conclusion, il estime que, s'il y a eu rupture au plan idéologique et politique (malgré la pérennisation de la tradition "autoritaire"), au plan économique c'est la continuité qui prime.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Leninist project and Russian heritage. By the year 1917, Russia's accumulated backwardness, burdensome though it might be, cannot be regarded simply as a hindrance bequeathed by the old régime, whose overthrow was widely held to have caused an abrupt break in the country's historical continuity. It is one of the parameters of the new society which took shape after the revolution, and which is defined primarily by the new kind of relationship which is maintained with the government. The purpose of the present study is not to analyse this state of backwardness as such, in other words, with its attendant statistical and economic data, but rather to understand the part played by this concept in the Leninist dialogue. By the same token, one cannot approach the Russian heritage in terms of its material (economic and institutional) legacy. The author concentrates his analysis on the weight carried by this heritage in Bolshevik ideology, and tries to emphasize the elements of continuity which, regardless of the break, bind the new régime to the old. His conclusion is that, while there may have been a break ideologically and politically (despite the persistence of the "authoritarian" tradition), economically it is continuity which prevails.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1996_num_27_1_2778