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Titre « La contribution du spectateur » : Sur les limites des activités du regardeur moderne
Auteur Christian Ruby
Mir@bel Revue Réseaux (communication - technologie - société)
Numéro vol. 29, no 166, 2011 Revisiter Adorno
Rubrique / Thématique
Dossier: Revisiter Adorno
Page 71-98
Résumé En puisant dans les analyses de Th. W. Adorno concernant le spectateur et ses rapports avec l'œuvre d'art, cet article esquisse d'abord un double questionnement. D'une part, celui de savoir comment le philosophe se rapporte au spectateur-contemplateur classique, naturalisé et figé par le type d'autonomie de l'art élaboré par Immanuel Kant. D'autre part, celui de comprendre pourquoi Adorno affirme que le spectateur réifié dans l'art classique par ses règles constitutives facilite le déploiement des industries culturelles. Ceci montré, il débouche sur une troisième perspective. Qu'en est-il alors de l'art moderne qu'Adorno loue pour ses pratiques participatives ? Cette participation favorise-t-elle ou non la critique du poids des industries culturelles sur les consciences ? Sur ce plan, les réponses d'Adorno ne nous semblent pas convaincantes. Il échoue nous semble-t-il à donner corps à une pratique de l'émancipation, laquelle ne se contenterait pas de pousser chacun de nous à se réapproprier la culture mais se proposerait de réveiller en chacun de nouvelles capacités à lutter pour son émancipation.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Based on T.
W. Adorno's studies of the spectator and his/her relations with the work of art, this article considers two questions. First, how does the philosopher relate to the classical spectator-contemplator, naturalized and set by the type of autonomy of art elaborated by Immanuel Kant. Second, why does Adorno affirm that the spectator reified in classical art through its constituent rules facilitates the growth of the culture industries? These two questions lead to a third: what can then be said about modern art which Adorno praises for its participative practices, and does such participation facilitate criticism of the impact of the culture industries on people's minds? In this respect, Adorno's answers hardly seem convincing. The author of this article considers that Adorno fails to give substance to a practice of emancipation that would not simply encourage each of us to re-appropriate culture but would be able to awaken in us new capacities to struggle for our own emancipation.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RES_166_0071