Titre | L'après-communisme : les relations entre la Pologne et l'Union soviétique | |
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Auteur | Roger E. Kanet & Brian V. Souders | |
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest | |
Numéro | vol 22, no 3, septembre 1991 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 23 | |
Résumé |
L'article entend expliquer l'effondrement du communisme en Europe centrale et orientale, l'acceptation de cet effondrement par l'Union soviétique, le rôle de la Pologne dans ce processus et la nature probable des futures relations entre la Pologne et TU.R.S.S.
Les révolutions est-européennes de 1989 ont des racines communes, à savoir l'incapacité des régimes communistes d'asseoir leur légitimité ou de répondre aux revendications de leurs populations, soucieuses de participer davantage à la vie politique et de voir le niveau de vie s'accroître. En outre, l'évolution de la politique soviétique, associée à la « nouvelle pensée », a encouragé le changement de régime et empêché toute intervention soviétique directe lorsque les événements sont allés bien au-delà des prévisions de Moscou.
Les événements survenus en Pologne à partir de la fin des années soixante-dix ont jeté les bases de la révolution de 1989 en démontrant que le POUP était incapable de résoudre les problèmes du pays tandis que se multipliaient des groupements politiques indépendants. Malgré l'instauration de la loi martiale, le général Jaruzelski n'a pu éradiquer l'opposition ou appliquer de véritables réformes. Finalement, au début de 1989, Jaruzelski a dû se résigner à associer Solidarité à l'application des réformes. En dépit d'un système électoral conçu pour maintenir la domination du POUP, Solidarité est sorti vainqueur des élections de juin et a joué le premier rôle dans le gouvernement formé en septembre 1989. Durant les premiers seize mois, ce gouvernement a introduit des réformes économiques et politiques radicales.
A l'automne 1990, Solidarité a éclaté en factions rivales, Lech Walesa représentant l'élément syndical et le premier ministre, Tadeusz Mazowiecki, l'intelligentsia. Après son accession à la présidence de la République en décembre, Walesa a gardé dans son équipe la plupart de ceux qui dans le gouvernement Mazowiecki étaient partisans des réformes économiques radicales. La Pologne indépendante a également entièrement réorienté sa politique étrangère. Elle s'est dégagée de ses liens avec TU.R.S.S., a renforcé ses relations politiques et économiques avec l'Europe occidentale et a joué un grand rôle dans la dissolution du Pacte de Varsovie et du Comecon. La chute brutale du commerce extérieur — essentiellement due à l'incapacité des Soviétiques de satisfaire leurs obligations d'exportation — a créé de sérieux problèmes dans les relations entre les deux pays en 1990. Malgré des siècles de conflit entre la Pologne et la Russie/U.R.S.S., il y a tout lieu de croire que les relations pourront être normalisées. Bien qu'ils aient mis l'accent sur l'indépensance de leur pays, les nouveaux dirigeants polonais ont proclamé leur désir de coopérer avec l'Union soviétique et d'instaurer des relations enfin mutuellement profitables. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Poland and the Soviet Union : the post-communist relationship.
The purpose of this article is to explain the collapse of communism in East-Central Europe, tne willingness of the USSR to accept that collapse, the role of Poland in this process, and the likely nature of future relations between Poland and the USSR.
The East European revolutions of 1989 had common roots in the failure of communist regimes to gain legitimacy or to respond effectively to the growth of popular demands for political participation and increased economic welfare. Also, the shifts in Soviet policy associated with « new thinking » encouraged reform in the regime and, when events went far beyond anything envisaged in Moscow, precluded direct Soviet intervention.
Developments in Poland after the late 1970 set the stage for the revolution of 1989 by demonstrating the PUWP's inability to resolve problems and by witnessing the growth of independent political groupings. Despite martial law General Jaruzelski was unable to suppress opposition or to implement successful reforms. Finally, in early 1989, Jaruzelski had to accept Solidarity as a partner in reform. Despite an electoral system expected to continue PUWP control, Solidarity emerged victorious in the June elections and dominated the government established in September 1989. During its first sixteen months in office the new gouvernment introduced radical economic and political reforms.
By fall 1990 Solidarity split into competing factions, with Lech Walesa representing the labor union elements within Solidarity and Prime Minister Tadeusz Mazowiecki the intelligentsia. After his victory in the presidential elections in early December Walesa retained most of those within the Mazowiecki government who had been committed to radical economic reform.
Independent Poland has introduced changes in its foreign policy as wide-ranging as those in the domestic sphere. It has emphasized its autonomy from the USSR, focused on strengthening political and economic ties with Western Europe, and played an important role in the demise of both the Warsaw Pact and Comecon. The drastic drop in trade — primarily as a result of Soviet inability to meet export commitments — introduced a serious problem in relations in 1990.
Despite centuries of conflict between Poland and Russia/USSR, there are many reasons to hope that future relations between the two countries can be normalized. To this point, though they have asserted their independence from the dominance of the USSR, the new Polish leaders have made clear their desire to work with the USSR to establish relations that are indeed mutually beneficial. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1991_num_22_3_1512 |