Titre | Crise des nationalités et crise du système politique en Yougoslavie | |
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Auteur | Marie-Paule Canapa | |
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest | |
Numéro | vol 22, no 3, septembre 1991 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 81 | |
Résumé |
La période de l'après-Tito a vu réapparaître de graves conflits de nationalités en Yougoslavie (conflit albano-serbe, antagonismes entre Slaves du Sud). La crise des nationalités a été attisée par la déstabilisation de la structure de pouvoir instaurée dans le cadre du socialisme autogestionnaire : décentralisation au niveau des républiques et des communes et consensus pouvoir/population. Ayant des fondements économiques, cette structure a été mise à mal par la crise économique. La déstabilisation a contribué au développement des nationalismes qui couvaient depuis des années compte tenu de la politique menée par la Ligue des communistes de Yougoslavie. La recherche par les ligues de Serbie et de Slovénie d'un nouveau consensus avec la population, fondé cette fois sur la défense des intérêts de la nation, a également eu son rôle à jouer. L'expansion du mouvement national serbe et la revendication de souveraineté de la Slovénie, insatisfaite de la place qui lui était réservée en Yougoslavie, ont provoqué un conflit entre Serbie et Slovénie (sans oublier la Croatie) sur le système et le fédéralisme. Au total, la conception même et l'existence de l'État yougoslave sont remis en cause. Les problèmes des nationalités, du droit à l'autodétermination et du sens de la communauté yougoslave ont été ouvertement posés. On a pu se demander également si le nationalisme ne risquait pas de freiner l'évolution vers la démocratie, pourtant entamée dans chaque république depuis les élections libres de 1990. La situation comme on le sait a dégénéré et à l'heure actuelle ce sont les armes qui parlent. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Yugoslavia : the nationality crisis, and the crisis in the political
The post-Tito period in Yugoslavia saw the re-appearance of serious discord among the nationalities (the Albano-Serbian conflict, and antagonism among the South Slavs). The nationalist clash was inflamed by the destabilization of the power structure set up in the context of socialist self-management : decentralization at republic and commune level, and consensus between the leadership and the population. This structure, having an economic basis, was damaged by the economic crisis. Destabilization encouraged the growth of nationalist sentiments, which had been smouldering for years, given the policy favoured by the Yugoslav league of communists. The desire of the Serbian and Slovene leagues for a new consensus with the population, based this time on the defence of national interests, also played its part.
The growth of the Serbian nationalist movement, and the demand for sovereignty from Slovenia, dissatisfied at the position alloted to it in Yugoslavia, led to conflict between Serbia and Slovenia (not to speak of Croatia) over the system and federalism. In all, the entire concept and the very existence of the Yugoslavian state were called in question. The problems of nationalities, the right to self-determination and the Yugoslav sense of community were openly raised. People also wondered wether nationalism might not act as a brake on the democratic mouvement, which had only been set in motion in each the republics after the free elections of 1990. As we now know, the situation has deteriorated, and at the present moment, it is the voice of the guns which is heard. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1991_num_22_3_1516 |