Titre | Les limites du libéralisme économique soviétique : la perestroïka va-t-elle passer à la trappe ? | |
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Auteur | Steven Rosefielde | |
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest | |
Numéro | vol 22, no 2, juin 1991 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 59 | |
Résumé |
Les partisans du laissez-faire en Occident et leurs émules en Europe de l'Est ont longtemps affirmé que les performances de l'économie soviétique ne s'amélioreraient nettement que si 1'U.R.S.S. renonçait à la planification imperative pour adopter l'économie de marché. Il suffisait de le vouloir pour sortir de l'ornière des réformes de façade. Les marchés étant par définition plus productifs que les économies centralement gérées, il était hors de question d'introduire un nombre plus ou moins grand d'éléments du marché dans l'espoir d'obtenir des résultats économiques satisfaisants. Seule l'adoption accélérée d'un système de marché à part entière était justifiée.
La révolution gorbatchévienne a infirmé cette théorie. Elle a montré qu'il était beaucoup plus facile de lâcher les forces du libéralisme que d'orchestrer une transition dans l'ordre au socialisme de marché. Glasnost', demokratizacija, novoe myslenie et perestrojka ont à la fois fait naître d'énormes espoirs et provoqué une crise économique et politique aiguë qui ne paraît nullement s'apaiser. Le régime est resté en suspens, tout en dérivant vers la droite.
Comment tout cela se terminera-t-il ? Les forces du marché libre finiront-elles par l'emporter ou d'autres issues sont-elles plus probables ? L'auteur entend expliquer en quoi l'optimisme des adeptes du marché libre n'est pas de mise. Il serait possible de sortir de l'impasse actuelle en appliquant un programme cohérent de réforme par étapes ou en menant une politique de stabilisation, destinée à rétablir le système impératif de planification antérieur à la perestroïka, mais aucune de ces deux options n'a de chance d'être retenue. Les libéraux n'ont toujours pas formulé de projet viable et Gorbatchev refuse le retour au statu quo antérieur. De ce fait, les forces du despostisme reprennent de la vigueur et pourraient bien anéantir prochainement l'expérience fantasque de socialisme de marché à la sauce libérale. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The Limits of Soviet Economie Liberalism : Perestroïka in Limbo.
Western proponents of laissez-faire and their followers in the East have long argued that Soviet economic performance could be greatly enhanced by repudiating administrative-command planning in favor of a free market. All that was required to exit the treadmill of cosmetic reform was an act of political will. Since markets were assumed to be more productive than controlled economic systems, it was contended that marketization in any degree would improve economic performance, and legitimate the rapid adoption of a full fledged market regime.
The Gorbachev revolution has falsified this expectation. It has demonstrated that it is far easier to unleash the forces of liberalism than it is to orchestrate an orderly transition to market socialism. Glasnost', demokratizatsiia, novoe myshlenie, and perestroika have simultaneously raised expectations, and triggered an acute economic and political crisis that shows no signs of abating. This has left the regime in limbo, drifting toward the right.
Where will it end ? Will free market forces ultimately prevail, or are other outcomes more probable ? This essay explains why free market optimism is likely to be misplaced. Although the current impasse could be resolved by devising a sound program of incremental reform, or adopting a stabilization policy restoring the pre-perestroika system of administrative command planning, neither option is apt to be seized. Liberals have yet to formulate a viable plan, and Gorbachev still resists the status quo ante. As a consequence, the forces of despotism are growing, and may soon extinguish Gorbachev's capricious experiment in laissez-faire market socialism. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1991_num_22_2_1501 |