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Titre Le droit du travail s'en va-t-en guerre (1914-1918)
Auteur Vincent Viet
Mir@bel Revue Revue française des Affaires sociales
Numéro no 1, 2002 Protection sociale aux États-Unis : évaluations, réformes et débats
Rubrique / Thématique
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Page 155-167
Résumé Cette contribution se propose de tester l'hypothèse d'une continuité entre les formes individualistes qui prévalaient avant 1914 dans le droit du travail et celles, collectives, qui seront pérennisées dans les années vingt, en insistant sur la plasticité du droit du travail. Ce dernier, dont les dispositions ont été nettement assouplies, s'est ouvert à des formes de régulation originales qui ont permis de compenser le profond « déséquilibre » entre une protection légale d'essence individualiste et un droit collectif qui était freiné, avant-guerre, par la volonté d'indépendance du syndicalisme français, l'imprécision du statut des conventions collectives et la prolifération des conflits du travail. Un tel processus s'est opéré à contre-courant du mouvement d'homogénéisation qui se dessinait depuis le début du XXe siècle dans la législation ouvrière ; il s'est, en effet, traduit par une fragmentation du droit et une diversification sans précédent des statuts des mains-d'oeuvre mobilisées par l'effort de guerre. Soucieuse, pour des raisons de paix sociale et d'efficacité productive, de lutter contre ce double risque d'éclatement, la politique ouvrière d'Albert Thomas a exploré des formes originales d'encadrement et d'arbitrage collectifs, tout en favorisant le développement des accords collectifs. La guerre a ainsi favorisé l'émergence d'un droit collectif porteur de nouvelles relations industrielles, qui se traduira, jusqu'à la fin des années vingt, par un mouvement important d'extension des conventions collectives.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFAS_021_0155