Titre | La formation des Africaines à l'École normale d'institutrices de l'AOF de 1938 à 1958 : Instruction ou Éducation ? | |
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Auteur | Pascale Barthélémy | |
Revue | Cahiers d'études africaines | |
Numéro | no 169-170, 2003 Enseignements | |
Rubrique / Thématique | L'école coloniale : stratégies éducatives et politiques scolaires |
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Page | 371-388 | |
Résumé |
En 1938, une École normale d'institutrices ouvre ses portes à Rufisque, au Sénégal. Cette institution, qui recrute des jeunes filles dans tous les territoires d'Afrique occidentale française, a un double objectif. Celui de former les premières enseignantes africaines et celui d'éduquer les futures épouses des auxiliaires masculins diplômés des écoles supérieures existantes. Les enjeux politiques et idéologiques qui déterminent la fondation de cet établissement relèvent moins d'un souci de favoriser l'épanouissement des jeunes femmes concernées que de leur inculquer des valeurs et des comportements susceptibles d'ancrer davantage la présence française dans les colonies. Dans le but de créer des ménagères accomplies et de bonnes mères de famille, la première directrice de l'école, Germaine Le Goff, conformément aux instructions officielles, met en place une éducation morale et pratique très complète, parallèlement à une instruction générale de base et à quelques leçons de pédagogie. Par un certain nombre d'aspects, les principes éducatifs qui régissent la vie à l'école sont comparables à ceux qui dominaient dans les établissements d'enseignement secondaire féminin en métropole à la fin du XIXe siècle.
Néanmoins, la création de cet établissement constitue une étape essentielle dans un processus de professionnalisation des femmes entamé en Afrique de l'Ouest francophone au lendemain de la Première Guerre mondiale. L'ouverture en 1918 d'une section « sages-femmes » au sein de l'École de médecine puis l'institutionnalisation d'une formation d'infirmières-visiteuses à partir de 1930 furent les premières initiatives en la matière. L'École normale de Rufisque fut en quelque sorte l'apogée de ce que l'administration française a entrepris en Afrique en faveur de l'éducation des filles. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_169_0371 |