Titre | Rébellion et limites de la consolidation de la paix en République centrafricaine | |
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Auteur | Louisa Lombard | |
Revue | Politique africaine | |
Numéro | no 125, mars 2012 La Libye révolutionnaire | |
Rubrique / Thématique | Recherches |
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Page | 189 | |
Résumé |
Cet article examine le cycle de rébellion dans lequel est tombée la République centrafricaine (RCA) au cours de la décennie écoulée, et les faiblesses des initiatives internationales de consolidation de la paix mises en œuvre pour y répondre. Plus qu'un État unifié, l'espace cartographié comme constituant la RCA est parcouru par deux grandes catégories d'acteurs, chacune s'intégrant dans des dynamiques régionales plus larges : les rentiers de la capitale d'une part, et les bandits de l'hinterland, régis par des mécanismes non-centralisés, d'autre part. Les rébellions constituent une instrumentalisation des seconds par les premiers, mais ces alliances temporaires n'ont pas unifié les deux modes de gouvernement. Un cercle toujours plus resserré autour du président contrôle la politique dans la capitale, et les résidents des zones rurales restent marginalisés. Cet article soutient que, pour comprendre l'insécurité et les rébellions en RCA, il convient d'analyser les dynamiques spécifiques qui ont favorisé leur création. Or les structures de consolidation de la paix soutenues par les bailleurs internationaux sont fondées sur une conception idéale-typique de l'État qui ignore les rouages de la politique sur le terrain. Ainsi, des leaders basés dans la capitale ont pu sans être inquiétés souscrire du bout des lèvres aux idéaux étatiques tout en renforçant leurs propres prérogatives. L'exemple du processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) fournit un cas éclairant pour étudier la manière dont fonctionnent ces processus. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Rebellion and the limits of peacebuilding in the Central African Republic This paper examines the cycle of rebellion that the Central African Republic (CAR) has fallen into over the past decade and the weaknesses of the internationally-led peacebuilding efforts that have been mustered in response. Rather than a unified state, the space maps delineate as the CAR is home to two governing tendencies, both of which take advantage of broader regional dynamics : (1) capital rentiers and (2) hinterland raiders with non-centralized modes of operating. The rebellions represent the instrumentalization of the latter by the former. But these temporary alliances have not unified the two modes of rule. An ever-tighter circle around the president controls capital politics, and rural residents remain marginalized. This paper argues that understanding insecurity and rebellion in CAR requires analysis of the specific dynamics that fostered their creation. In contrast, the peacebuilding structures advocated by international donors are founded on an ideal-type conception of the state that ignores the workings of politics on the ground. In this gap between vernacular and ideal-type politics, capital-based have been able to pay lip service to the state ideals while actually pursuing their own prerogatives, with little fear of sanction. The example of disarmament, demobilization and reintegration (DDR) provides a case study of how these processes work. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POLAF_125_0189 |