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Titre Artistic concentration in Paris and its dilemnas
Auteur Pierre-Michel Menger
Mir@bel Revue Villes en parallèle
Numéro no 20-21, décembre 1994 Paris - New York
Rubrique / Thématique
L'art, produit de consommation
Page 185
Résumé La place de de Paris dans le création artistique se situe à l'articulation d'une longue histoire de centralisation de la culture en France et du mouvement contemporain d'internationalisation de la production des biens et des services culturels. Cette évolution se projette d'abord sur fond de demande différenciée de la consommation d'événements artistiques, et culturels. Il existe en France, sauf pour la télévision, un gradient géographique net de décroissance de toutes les consommations, de Paris intra muros, à la petite couronne, à la grande couronne, et enfin à la province. Cette distribution spatiale est assez nettement différente de celle constatée aux États-Unis, où l'ubiquité de l'offre culturelle de haut niveau contraste avec la relative concentration de la culture populaire dans les grands centres, notamment du Sud et de l'Ouest. New York fait d'ailleurs exception dans ce tableau par sa présence remarquable dans tous les types de cultures. Ces processus de concentration se reflètent aussi dans la concentration de la production culturelle : 70 % des artistes vivant en France résident dans la capitale, dont les deux tiers dans Paris intra muros. Cette concentration ne fait que traduire les avantages structurels des grandes métropoles : flexibilité et richesse des contacts, imprévision et indétermination de la créativité, réduction des coûts transactionnels de la production. Mais ces caractéristiques se déroulent en France sur des tendances politiques spécifiques et contradictoires : hymne permanent à la capitale, et idéal de démocratisation conduisant à plus de diffusion géographique. Dans les années quatre-vingt, la décentralisation administrative et le resserrement des dépenses de l'État sur les grands investissements culturels parisiens n'ont fait qu'exacerber ces deux logiques, qui peuvent renforcer la discrimination dans la répartition qualitative et quantitative de la demande. Mais l'internationalisation et la compétition mondiale instaurées désormais dans la production artistique doivent faire relativiser ces iniquités, qui sont aussi sources de profits économiques.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Paris' position in artistic creation is situated at the junction of a long history of centralization of culture in France and the contemporary movement for internationalization of production of goods and cultural services. This evolution stands out first of all against a background of the differentiated demand in consumption of artistic and cultural events. In France, apart from television, there is a clear decreasing geographic gradient in all consumption, from the City of Paris, to the «petite couronne», the «grande couronne», and lastly the provinces. This spatial distribution is quite clearly different from that seen in the United States, where the ubiquity of the high level cultural offer contrasts with the relative concentration of popular culture in the large centers, particularly in the South and the West. New York is the exception in this picture through its noticeable presence in every type of culture. These concentration processes are also reflected in the concentration of cultural production : 70 % of the artists in France live in the capital, with two thirds of these in Paris City. This concentration only reflects the structural advantages of the big metropolises : flexibility and richness of contacts, unpredictability and indétermination in creativity, reduction in the transactional production costs. These characteristics, however, occur in France on specific and contradictory political trends : permanent praise to the capital, and an ideal of democratization leading to more geographic diffusion. In the eighties, administrative decentralization and tightening of State expenses on large Parisian cultural investments only served to aggravate these two logics, which can strengthen the discrimination in the qualitative and quantitative distribution of the demand. But the internationalization and world competition established since then in artistic production must relativize these iniquities, which are also sources of economic profit.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/vilpa_0242-2794_1994_num_20_1_1179