Titre | New York, city of artifice | |
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Auteur | Christine Boyer | |
Revue | Villes en parallèle | |
Numéro | no 20-21, décembre 1994 Paris - New York | |
Rubrique / Thématique | La ville - décor |
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Page | 287 | |
Résumé |
New York n'est pas seulement une global city, avec ses caractéristiques économiques et infrastructurelles objectives, c'est une «communication cyber city», où les visages de la ville se construisent pour transmettre l'illusion, où dans les années soixante-dix et quatre-vingt, les grands projets urbanistiques, notamment dans les BIDs (Business Improvement Districts ), ont été une immense mascarade, pour dissimuler sous la logique de la rationalité la maximisation du profit privé au détriment de bien collectif. Quatre chantiers emblématiques sont appelés pour dresser ce tableau sans complaisance.
À South Street Seaport, dans le Lower Manhattan, à deux pas de Wall Street, c'est la restauration en trompe l'œil d'un quartier d'entrepôts du début du XIXe siècle, reconverti en zone piétonnière. De l'autre côté de la péninsule, sur l'Hudson et les remblais du World Trade Center, c'est le tout nouveau quartier de Battery Park, où les tours, les places intérieures, les promenades avec vues sur la statue de la Liberté, veulent reconstituer les images classiques d'un New York, où l'on vit, travaille, achète et mange. À Times Square, beaucoup plus au Nord, mélange traditionnel du vice (honky-tonk de la 42e rue) et du théâtre de Broadway, il faut compter désormais, sous prétexte d'éradiquer l'un et de sauver l'autre, avec les silhouettes de l'hôtel Maniott, et des tours bureaux. Enfin, plus au Nord encore, dans l'Upper West Side, la "gentrification", à l'œuvre dans les condominiums des bords de l'Hudson, a cassé la mixité économique et ethnique.
C'est bien l'image de la fragmentation de la cité que nous projette cet urbanisme de façade et d'artifice, quand jamais l'aspiration à la globalité de la ville ne lut plus nécessaire. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
New York is not only a global city, with its economic objective and infrastructural characteristics, it is also a «communication cybercity», where the faces of the town are built to transmit the illusion, where, in the seventies and eighties, the major urban projects, particularly in the BIDs (Business Improvement Districts), were an immense masquerade, to dissimulate under the logic of rationality the maximization of private profit at the expense of collective good. Four emblematic building sites illustrate this picture mercilessly.
At South Street Seaport in Lower Manhattan, close to Wall Street, is the restoration as trompe-l'oeil of a warehouse district dating from the start of the XIXth century, converted into a pedestrian area. On the other side of the peninsula, on the Hudson and the embankments of the World Trade Center, is the brand new district of Battery Park, where the skyscrapers, inner squares and promenades with a view across to the Statue of Liberty are attempting to rebuild the classic images of a New York to live in, work in, buy in and eat in. At Times Square, much further north, traditional blend of vice (honky-tonk in 42nd Street) and Broadway theater, there are now, under the pretext of eradicating the one and saving the other, the silhouettes of the Marriott hotel and office blocks. Lastly, further north again, in the Upper West Side, the gentrification, at work in the condominiums on the banks of the Hudson, has broken the ethnic and economic blend.
This urbanism of facade and artifice clearly shows us a picture of the city fragmentation, at a time when the desire for a global town has never been so necessary. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/vilpa_0242-2794_1994_num_20_1_1185 |