Titre | Éloge du ghetto, stéréotypes et termes repoussoirs de la pensée urbanistique | |
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Auteur | Philippe Genestier | |
Revue | Villes en parallèle | |
Numéro | no 15-16, juin 1990 Peuplements en banlieue | |
Rubrique / Thématique | Politiques et prospectives |
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Page | 312 | |
Résumé |
Le terme ghetto est utilisé couramment par les élus et les techniciens de l'urbanisme pour qualifier des zones où les caractéristiques socio-démographiques de la population paraissent unifiées par un égal dénuement économique ; ces zones se situent souvent dans les banlieues populaires. Or, il s'agit d'un terme à la fois flou et fortement connoté, qui entraîne dans les représentations et dans l'action, des automatismes pour le moins interrogeables.
Qu'est-ce qu'un ghetto ? Peut-on qualifier de ghettos les grands ensembles, les cités de transit, les quartiers anciens dégradés ? L'utilisation de ce terme, originairement désignatif d'une formation sociale particulière, n'est pas que métaphorique, car avec lui se trouvent disqualifiées des organisations sociales qui présentent pourtant, pour certaines catégories de la population, des avantages que la normalité - la société concurrentielle et individualiste - n'offre pas. L'imposition de l'idéal démocratique-universaliste étant de fait, en certaines circonstances, un renforcement de l'assujettissement. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The elected representatives and urban planning specialists currently use the term «ghetto» to describe zones where socio-demographic characteristics of the population are apparently unified by an equal economic bareness ; these zones are often located in working-class suburbs. Now such a term, both vague and rich in connotations, means in ideology and practice automatisms questionable to say the least.
What are ghettos ? Can we call ghettos housing schemes, cities of transit or damaged old districts ? The use of the term, originally designating a peculiar social form, is not only metaphorical but it also means a disqualification of social organizations which nevertheless offer, for some categories of the population, advantages that the normal competitive and individualistic society does not. As a matter of fact, imposing the democratic-universalist ideal is a way, in some circumstances, to reinforce subjugation. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/vilpa_0242-2794_1990_num_15_1_1090 |