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Titre L'action de l'État et le logement des pauvres au Brésil
Auteur Anamaria Montenegro
Mir@bel Revue Villes en parallèle
Numéro no 8, juin 1984 Le logement, l'état et les pauvres dans les villes du tiers-monde
Page 81
Résumé La logique et le mode de fonctionnement de la «Banque Nationale de l'Habitat» (B.N.H.) au Brésil au cours des deux dernières décennies permet d'analyser les relations qui se sont établies entre l'Etat et divers acteurs privés intervenant dans le processus de production foncière et immobilière. Le Système de Financement du Logement dans lequel la B.N.H. joue un rôle clé influe sur les formes d'occupation sociale de l'espace urbain et surburbain. Les ressources de la B.N.H. proviennent de l'épargne obligatoire. Or, les plus bas revenus qui sont les contributaires les plus nombreux se voient exclus des programmes de logements publics : la B.N.H. donne la priorité au recouvrement des coûts. La population à bas revenus n'a ainsi recours, pour se loger, qu'à des solutions non légales, en particulier l'achat d'une parcelle dans un lotissement clandestin. Tandis que l'Etat poursuit, dans le domaine foncier, une politique de laisser-faire privilégiant les revenus moyens et hauts, il intervient directement pour légaliser les lotissements clandestins, y induisant une hausse du prix du sol, perpétuant ainsi le processus de ségrégation spatiale ; les Autorités Locales font de même en usant de leur pouvoir discrétionnaire de légaliser ou non les lotissements clandestins. Pour les revenus moyens et bas qui sont exclus des programmes de la B.N.H. se développe ainsi, en marge du système officiel, un marché des terrains et des logements ayant sa propre logique de fonctionnement, ses circuits de financement parallèles et où convergent les intérêts des Pouvoirs Publics, des agents lotisseurs et des acheteurs ; mais les plus pauvres en sont exclus.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais STATE ACTIVITY AND HOUSING FOR THE POOR IN BRAZIL The operating practices of the «National Housing Bank» (B.N.H.) in Brazil over the last two decades make it possible to analyse relations that have developed between the state and various private agents who are involved in the different processes of land management and housing development. The housing finance system in which the B.N.H. plays a key role influences the social composition within settlements in urban and surburban areas. The B.N.H.'s funds derive from compulsory savings schemes. However, the lowest paid workers, who from the majority of contributors, find themselves exclued from the public housing programmes, as the priorities of the B.N.H. lie in recovering its costs. Thus for its housing, the low-income sector has no choice but to resort to illegal solutions, in particular the purchase of plots in unauthorized settlements. The state follows a laissez-faire policy in land management which favours the middle and upper income sectors, yet at the same time it intervenes directly to legalize the unauthorized housing areas, thus bringing about an increase in the price of land and perpetuating the segregation process. The local authorities do likewise by using their discretionary power to decide whether or not to legalize the unauthorized settlements. The result is that a land and housing market has developed for the middle-and lower-income sectors who are excluded from the B.N.H.'s programmes. This market has its own operating practices and parallel finance arrangements where the interests pf the authorities, the land developers and the buyers converge. The poorest, however, are exclued.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/vilpa_0242-2794_1984_num_8_1_978