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Titre La politique du logement pour les bas revenus à Lusaka, Zambie
Auteur Carole Rakodi
Mir@bel Revue Villes en parallèle
Numéro no 8, juin 1984 Le logement, l'état et les pauvres dans les villes du tiers-monde
Page 155
Résumé Au lendemain de l'indépendance, l'Etat Zambien prend conscience que les programmes publics de logement, trop coûteux, ne peuvent répondre à la demande provenant des couches à bas revenus. Cette situation provoque, à Lusaka, une augmentation de la population de squatters. En 1974-1975, l'Etat entreprend une réforme foncière radicale (nationalisation des terres vacantes) et un important programme d'amélioration de l'habitat. L'analyse de la politique du logement est révélatrice des rapports qui existent entre les pauvres et l'Etat. Les interventions de l'Etat sont ici analysées par référence au cadre théorique mis en évidence par R. Burgess, qui met l'accent sur les fonctions économiques et sociales assignées aux diverses formes -capitalistes et petites marchandes -de production du logement. L'une des principales fonctions identifiée, celle de la valorisation du capital et du sol, soulève plusieurs questions : la légalisation de la tenure qui accompagne les programmes d'amélioration du logement ne facilite-t-elle pas la pénétration des relations marchandes au niveau foncier ? Un contrôle monopoliste de la production du logement ne s'exerce-t-il pas par le biais de la production de matériaux de construction ? L'accroissement des prêts publics pour la construction de logement permet-elle de se soustraire à la dépendance du capital étranger ? La politique du logement vise, à un autre niveau, à maintenir l'ordre social et à légitimer l'Etat, en intégrant et en contrôlant la population de squatters. Une analyse plus poussée des limites structurelles des interventions étatiques dans le domaine du logement est à faire, compte tenu de la persistance du mode de production capitaliste.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais HOUSING POLICIES FOR THE URBAN POOR IN LUSAKA, ZAMBIA After Independence in Zambia, the state realised that public housing projects were too costly and did not meet the needs of the low-income groups. In Lusaka this resulted in an increase in the squatter population. In 1974-75 the state embarked on a policy of radical land reform (nationalisation of all vacant and undeveloped land) and a major housing upgrading project. In this analysis of the housing policy, relations between the poor and the state are revealed. State intervention is analysed with reference to the theoretical outline proposed by R. Burgess. He stresses the economic and social functions of the capitalist and petty commodity modes of production. One of the main functions to be identified, that of the valorization of capital and land, raises several questions : does not the legalisation of tenure which accompanies these housing upgrading projects facilitate the penetration of merchant relations into the question of land development ? Does not a monopoly control of the housing production develop via control of the production of building materials ? Does an increase in public loans for housing construction mean that dependence on foreign capital can be avoided ? On another level the housing policy aims to maintain the social order and to legitimize the state by incorporating and thus controlling the squatters. A more in-depth analysis needs to be done of the structural limits of state intervention in housing, taking into account the persistance of the capitalist mode of production.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/vilpa_0242-2794_1984_num_8_1_982