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Titre L'Église, les films et la naissance du consumérisme culturel en France : Les Fiches du cinéma
Auteur Jean-Marc Leveratto, Fabrice Montebello*
Mir@bel Revue Le Temps des Médias
Numéro no 17, automne 2011 Communiquer le sacré
Rubrique / Thématique
Dossier : Communiquer le sacré
Page 54-63
Résumé Objet d'étude longtemps négligé par les sociologues et les historiens, le cinéma a surtout fait l'objet d'analyses filmiques qui ont négligé les études sur le public et, surtout, mésestimé le rôle joué par les spectateurs ordinaires dans la construction de la qualité cinématographique. L'organisation des consommateurs par des associations, des mouvement, des institutions ou des partis - avant-garde artistique, ciné-clubs, cercles de discussions, offices laïques, ligues de familles, syndicats et partis ouvriers, Église catholique - qui entendent peser directement et consciemment sur la production et la distribution cinématographique pour l'orienter dans un sens conforme à leurs intérêts, représente pourtant une dimension fondamentale de l'histoire du cinéma en France. Le dispositif d'identification systématique des films et d'évaluation de leur valeur morale, initiée par l'Église à la fin des années 1920 mérite une attention particulière. Les variations de ses prescriptions - en fonction des types de salles, des types de sorties (matinées, soirées, semaine ou week-end), des particularités régionales, religieuses et culturelles - et, surtout, son évolution significative - les prescriptions artistiques l'emportant progressivement sur les prescriptions morales - du fait des transformations sociales et de l'évolution des comportements cinématographiques, en font un terrain d'observation intéressant des outils d'expertise et de construction de la qualité cinématographique mobilisées par les spectateurs ordinaires. Le service rendu par ce dispositif et le savoir qu'il a permis d'accumuler ont préparé la création et la stabilisation d'une institution culturelle incontournable en France : la revue Télérama. Du fait de son caractère organisé et de sa pérennité, le dispositif créé par la Centrale catholique du Cinéma et de la Radio représente un cas unique de consumérisme cinématographique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TDM_017_0054