Titre | L'encouragement à l'auto-entrepreneuriat est-il une bonne politique publique pour l'esprit d'entreprendre et la création d'entreprises ? | |
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Auteur | Alain Fayolles et Brigitte Pereira | |
Revue | Gérer et comprendre (Annales des mines) | |
Numéro | N° 107, mars 2012 | |
Rubrique / Thématique | L'épreuve des faits |
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Page | 52 | |
Résumé |
Pour de nombreux pays, une manière de lutter contre le chômage consiste à développer l'esprit d'entreprendre et la création d'entreprises. En France, la voie privilégiée passe par l'abaissement des barrières administratives et réglementaires. Le point d'orgue des politiques publiques récentes semble bien être l'auto-entrepreneuriat, dont on ne cesse de louer les vertus. Dans cet article, qui juxtapose deux points de vue, celui du juriste et celui du gestionnaire, nous montrons que ce régime suscite des interrogations majeures sur la manière d'encourager et de développer la création d'entreprises, et donc l'emploi. En premier lieu, l'auto-entrepreneuriat concerne une variété de publics et de besoins dont une partie, seulement, relève de la création d'entreprises au sens strict de cette expression. En second lieu, loin de libérer l'initiative et la dynamique entrepreneuriales, le cadre législatif les réfrène et les enferme. Enfin, cette politique publique contribue au développement quantitatif d'une forme contrainte d'entrepreneuriat – la création d'entreprise par nécessité – dont quelques études récentes montrent la faible capacité à pérenniser les emplois créés et à assurer la survie des jeunes organisations qui en sont issues. Nous avançons dans notre conclusion des suggestions pour reconsidérer la manière dont on peut encourager dans notre pays le comportement entrepreneurial, y compris celui des demandeurs d'emploi. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Is a public policy of self-entrepreneurship good for entrepreneurialism and the creation of businesses? Several countries have chosen to take up the fight against joblessness by fostering entrepreneurialism and thus stimulating the creation of businesses. The approach adopted in France has led to lifting the administrative and regulatory obstacles to becoming an entrepreneur. The advantages have been praised of “self-entrepreneurship”, a recurrent theme in recent public policies. This article juxtaposes the viewpoints of a jurist and a manager. “Self-entrepreneurship” raises serious questions about how to stimulate the creation of businesses and thus of jobs. First of all, it concerns a variety of persons and needs, only part of which, strictly speaking, have to do with setting up a business. Secondly, far from “freeing” private initiative and propelling an entrepreneurial dynamics, the legislative framework deters and restricts initiatives. Finally, this public policy leads to the quantitative development of a “forced” form of entrepreneurship — business creation by necessity — that, as a few recent studies have shown, has little potential for creating lasting employment and ensuring the survival of these young organizations. The conclusion formulates suggestions for reconsidering how France can foster entrepreneurial behaviors, even among job-seekers. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GECO_107_0052 |