Titre | Le concept de la compétence interculturelle est-il un concept utile ? | |
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Auteur | Yves-Frédéric Livian | |
Revue | Gérer et comprendre (Annales des mines) | |
Numéro | N° 107, mars 2012 | |
Page | 87 | |
Résumé |
Si la mondialisation accroît bien le nombre des contacts et des échanges interculturels, il convient d'examiner de manière critique les enseignements que l'on retire habituellement du « management interculturel », des enseignements de plus en plus déconnectés de la réalité actuelle. Cet article réexamine la notion de compétence interculturelle, qui serait un pré-requis indispensable à la réussite des affaires internationales.D'une part, cette notion accorde trop d'importance à la relation individuelle de communication et repose sur une hypothèse d'intercompréhension difficile à appliquer dans la réalité. Elle néglige le contexte politique et institutionnel de la négociation internationale et n'intègre pas la dimension collective.D'autre part, les « savoir-faire » censés être requis (ouverture, souplesse, patience...) vont à l'encontre des caractéristiques actuelles du management interne des grandes entreprises (contraintes, normalisation, centrage sur les résultats à court terme).Enfin, ces « compétences » ne paraissent aucunement une condition de réussite du développement fulgurant, auquel nous assistons aujourd'hui, des entreprises internationales des pays émergents (indiennes et chinoises, notamment).L'étape actuelle de la mondialisation nécessite une révision des thèses « interculturelles », essentiellement issues du développement des entreprises internationales des pays du Nord dans les années 1980. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Is “intercultural competence” a useful concept? Although intercultural contacts, exchanges and transactions are increasing owing to globalization, the lessons usually drawn from “intercultural management” must be critically examined since they are ever less connected to reality. The idea that “intercultural competence” is an indispensable precondition for success in international affairs is reviewed. For one thing, this concept assigns too much importance to individual communications and is underlaid by a hypothesis of mutual comprehension that is hard to apply in reality. It overlooks the political and institutional context of international negotiations, and slights the collective dimension. For another, the supposedly needed “know-how” (openness, adaptability, patience...) is the opposite of the current characteristics of the internal management of big firms (standardization, focus on short-term results, constraints). Finally, these intercultural skills are not at all a condition for success — for the phenomenal development of international firms from emergent countries, India and China in particular. The current phase of globalization calls for revising “intercultural” hypotheses, which mainly took shape while international firms from countries in the North were growing during the 1980s. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GECO_107_0087 |