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Titre La Goutte d'Or, 30 juillet 1955 : une émeute au cœur de la métropole coloniale
Auteur Emmanuel Blanchard
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 195, décembre 2012 Centres-villes : modèles, luttes, pratiques
Rubrique / Thématique
Centres-villes : modèles, luttes, pratiques
Page 98-111
Résumé L'émeute urbaine est généralement analysée en lien avec l'histoire des quartiers périphériques et des grands ensembles. L'intégrer à une histoire de la « centralité immigrée » à Paris permet de mettre au jour d'autres continuités et généalogies. Ainsi, l'étude de l'émeute survenue le 30 juillet 1955 dans le quartier de la Goutte d'Or (18e arrondissement, Paris), marqué par une très forte visibilité des « Français musulmans d'Algérie », permet de rompre avec le spatialisme des tentatives d'historisation des violences urbaines. Au croisement de plusieurs traditions de mobilisation (mouvement ouvrier, résistances populaires aux instances disciplinaires, luttes anticoloniales) s'est alors actualisé un mode d'action émeutier dont de nombreux éléments sont repérables dans des épisodes intervenus des années 1970 à nos jours. Il en ressort que, plus que les segmentations géographiques, ce sont les discours publics et les dispositifs policiers qui construisent les espaces au sein desquels l'émeute apparaît comme une réponse à la domination politique et sociale.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais La Goutte d'Or, 30 July 1955 : insurrection in the heart of the colonial metropole
Urban insurrections are usually analyzed in relation to the history of suburban neighborhoods and large housing projects. By relating an insurrection to the central position of immigrants in Paris, it becomes possible to shed light on different continuities and genealogies. Thus, the study of the insurrection of July 30, 1955, in the neighborhood of La Goutte d'Or in the 18th arrondissement of Paris makes it possible to leave behind the spatial focus characterizing the attempts at historicizing urban violence. At the intersection of several traditions of social mobilization (workers movement, popular resistance against disciplinary institutions, anticolonial struggles), this episode has instantiated an insurrectional logic of action many components of which can be identified in various insurrectional episodes that have taken place since the 1970s. It thus seems that public discourse and policing patterns, more than geographic segmentations, shape the spaces within which insurrections appear to be answers to political and social domination.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_195_0098